Dernière mise à jour à 09h00 le 22/12
Le Président de la FIFA, Sepp Blatter, et le patron de l'UEFA, Michel Platini, les deux hommes les plus puissants du football mondial, ont été suspendus pour huit ans lundi pour violations à l'éthique, laissant le sport le plus populaire au monde à la dérive dans ce qui semble être un véritable océan de cas de corruption. Egalement condamnés à une amende, ils avaient été suspendus en octobre tandis qu'une enquête était menée au sujet d'un paiement de 2 millions de Francs suisses (2,02 millions de Dollars US) fait par l'instance dirigeante mondiale du football à Michel Platini en 2011, avec l'approbation de Sepp Blatter, pour un travail accompli 10 ans plus t?t.
Cette décision signifie que les 17 ans de Blatter à la tête du football mondial, déjà ternis par des controverses sur l'attribution de plusieurs tournois de Coupe du Monde et de nombreuses affaires de corruption concernant des hauts dirigeants du football, se terminent par une véritable disgrace. Elle risque bien également de signaler la fin des espoirs de Platini de remplacer le Suisse agé de 79 ans lors du prochain Congrès de la FIFA en février. Les deux hommes ont immédiatement nié toute malversation et déclaré qu'ils feraient appel à la Cour d'arbitrage du sport, basée en Suisse.
Sepp Blatter, qui a passé quatre décennies à la FIFA, est sorti manifestement sonné, organisant ensuite une conférence de presse pour raconter aux journalistes qu'il était désolé que ce que le président de la FIFA ait été traitée comme un ? punching ball ?. ? Je vais me battre pour moi et je vais me battre pour la FIFA ?, a déclaré Blatter, mal rasé et avec un sparadrap sur la joue, mais semblant toujours combatif. Il a souligné que le Comité d'éthique de la FIFA n'avait pas le droit de le relever de ses fonctions. Le comité fonctionne indépendamment de la FIFA ; ses membres sont nommés par le Congrès de la FIFA et ne peuvent pas être membres de tous les comités permanents.
De son c?té, Michel Platini, trois fois meilleur footballeur européen de l'année, capitaine de l'équipe de France lors de sa victoire dans le championnat d'Europe de 1984 et qui a aidé à organiser la Coupe du Monde 1998 dans son pays natal avant de travailler pour Blatter, a qualifié la décision de ? mascarade pure ?, ajoutant dans un communiqué que ? tout a été truqué pour ternir mon nom par des organismes que je connais bien et qui pour moi sont dépourvus de toute crédibilité ou de légitimité ?. Platini a déclaré que sa conscience était claire et qu'il demanderait des dommages dans le cadre d'une procédure civile. ? Je vais me battre jusqu'à la fin ? a-t-il dit. L'UEFA a déclaré qu'elle était dé?ue de la décision et ? soutient le droit de Michel Platini à une procédure régulière et à la possibilité de laver son nom ? tandis que la FIFA a laconiquement déclaré qu'elle ? prend acte de la décision ?.