Dernière mise à jour à 09h14 le 08/02
Erkki Tuomioja, ancien ministre finlandais des Affaires étrangères et député de longue date, a déclaré qu'il doutait que l'éventuelle adhésion de son pays à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) renforce sa sécurité.
Commentant lundi son nouveau livre "La Finlande et l'OTAN", M. Tuomioja a soulevé la question de savoir ce que les pays de l'OTAN seraient prêts à faire en pratique pour aider son pays en cas de guerre, soulignant que si la Finlande était membre de l'OTAN, elle deviendrait le front principal d'un conflit entre l'alliance et la Russie.
"Je crois que l'OTAN sortirait finalement vainqueur et se présenterait comme le libérateur de la Finlande, mais que resterait-il de nous à ce moment-là, surtout si des armes nucléaires étaient utilisées ?", a demandé l'ancien chef de la diplomatie finlandaise.
Selon lui, il n'est dans l'intérêt ni de la Finlande ni de la Russie de transformer la frontière de 1.300 km qui les sépare en une zone de conflit militaire, ajoutant que la Finlande devrait avoir la possibilité de demander son adhésion à l'OTAN, mais que ce n'est pas le moment de le faire.
Selon un reportage de la cha?ne de télévision nationale Yle diffusé lundi, un récent sondage a révélé que 45 % des personnes interrogées soutiendraient la demande d'adhésion de la Finlande à l'OTAN à condition qu'elle soit recommandée par les dirigeants du pays, tandis qu'environ un tiers des répondants se sont opposés à l'idée et que moins d'un quart se sont dit indécis.
En décembre dernier, la Première ministre finlandaise Sanna Marin et son homologue suédoise Magdalena Andersson avaient pour leur part déclaré qu'elles n'envisageaient pas de demander l'adhésion de leurs pays à l'OTAN.