Dernière mise à jour à 10h32 le 04/09
Le Premier ministre fran?ais Jean Castex a présenté jeudi le plan de relance de l'économie fran?aise qui s'élève à 100 milliards d'euros. Ce plan baptisé "France relance", vise à redresser l'économie du pays, paralysé par la crise sanitaire qui a engendré une récession "soudaine et brutale" suite au confinement généralisé décidé par les autorités.
"France Relance" s'ordonne ainsi autour de trois grands axes : la transition écologique, le "réarmement industriel" et le renforcement de la cohésion sociale et territoriale. 30 milliards d'euros seront ainsi consacrés à la transition écologique. "Cela revient à, plus que doubler dans les deux prochaines années les investissements que l'Etat consacre à l'environnement", a expliqué Jean Castex, lors d'une conférence de presse.
Dans ce choix pour le climat et la biodiversité, le Premier ministre fran?ais a cité en guise d'exemple les 6,7 milliards d'euros prévus pour la rénovation énergétique des batiments ou encore un investissement de 7 milliards d'euros d'ici 2030 "pour faire de la France un pays de pointe sur l'hydrogène vert".
Le plan de relance prévoit 35 milliards d'euros pour le "réarmement industriel". Parmi les objectifs visés, figurent la baisse des imp?ts de production. "20 milliards d'euros seront étalés sur deux ans pour cibler les PME, TPE et la compétitivité des entreprises industrielles", a déclaré le chef du gouvernement fran?ais . Il y a également la relocalisation de certaines filières stratégiques comme la santé, l'agroalimentaire, les applications industrielles, à hauteur d'un milliards d'euros. Le renforcement de la cohésion sociale et territoriale, troisième grand axe bénéficiera aussi de 35 milliards d'euros, pour soutenir l'emploi et l'activité partielle de longue durée. "6,5 milliards d'euros sont déjà débloqué pour la formation et l'emploi des jeunes", a dit M. Castex.
Selon le Premier ministre fran?ais, 100 milliards d'euros c'est le montant dont l'économie fran?aise a besoin, pour retrouver, dès 2022, son niveau de richesse d'avant la crise. Et M. Castex a indiqué la voie pour y parvenir : "atténuer au maximum pour les entreprises et les salariés les effets de la récession économique, relancer l'activité, combattre et réduire les morsures de la crise sur notre pacte social et territorial".
Le Premier ministre fran?ais fait alors de l'emploi la priorité "absolue" du plan de relance. "Avec ce plan, nous soutenons dès aujourd'hui l'emploi des premières victimes de la crise, les jeunes et les demandeurs d'emploi", a-t-il indiqué.
Les entreprises aussi bénéficieront du plan de relance. Les baisses d'imp?ts de production massives profiteront d'abord (à hauteur de 74 %) aux TPE, PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire), a dit M. Castex tout en précisant qu'il n'y aurait pas de hausse d'imp?t pour financer ce plan de relance.
Le chef du gouvernement fran?ais a rappelé que le plan bénéficiait d'un financement européen à hauteur de 40 milliards d'euros. "Nous avons par ailleurs fait le choix d'une relance fondée sur des dépenses non pérennes qui représentent 80% du plan. On en attend un très rapide retour sur investissement", a expliqué Jean Castex.
S'il atteint son objectif de réactivation de l'activité, l'impact du plan sur le ratio de dette du pays sera presque entièrement résorbé à partir de 2025, a rassuré M. Castex, persuadé que la pire option, pour les finances publiques fran?aises aurait été de ne pas faire de plan de relance.
Le confinement généralisé provoqué par l'épidémie du COVID-19 a paralysé un pan entier de l'économie fran?aise, et fait exploser sa dette publique à 120% du PIB (produit intérieur brut), alors que le pays avait des objectifs de rétablissement des finances publiques.
Mais face aux conséquences multiples de la crise sanitaire, les autorités ont changé de stratégie, privilégiant la relance économique. "Le rétablissement des finances publiques passe après la relance économique", a déclaré mercredi le ministre fran?ais de l'Economie Bruno Le Maire.
Les objectifs de rétablissement des finances publiques ne sont pas pour autant abandonnés, mais "s'inscrivent désormais dans le long terme". "Je souhaite que la dette publique fran?aise baisse à partir de 2025, mais jusque-là, nous aurons 120 % de dette publique", a expliqué M. Le Maire.