Dernière mise à jour à 08h51 le 26/04
Le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant suprême de République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Jong Un, ont déclaré jeudi avoir eu des discussions substantielles sur les relations bilatérales et sur la question du nucléaire dans la péninsule coréenne, à l'occasion du premier sommet de l'histoire entre les deux dirigeants.
Ces discussions de quatre heures ont débuté par un entretien en tête-à-tête entre les deux dirigeants puis ceux-ci ont été rejoints par des membres de leur délégation nationale respective.
Les deux parties ont discuté de manière approfondie de différents sujets comprenant la dénucléarisation de la péninsule coréenne, les relations bilatérales, les Nations unies et les relations avec les Etats-Unis.
M. Poutine a réaffirmé qu'"il n'y a aucune alternative à une résolution pacifique à la question nucléaire et à d'autres questions dans la péninsule coréenne", ajoutant que la Russie est disposée à poursuivre la coopération afin de réduire les tensions dans la péninsule, et de renforcer la sécurité dans l'ensemble de l'Asie du Nord-Est.
"La dénucléarisation implique dans une certaine mesure le désarmement de la RPDC. Bien évidemment, la RPDC a besoin de garanties de sa sécurité et de la préservation de sa souveraineté", a souligné M. Poutine lors d'une conférence de presse à l'issue de ses discussions avec M. Kim.
Pour sa part, M. Kim a indiqué que M. Poutine et lui avaient eu une discussion fructueuse sur "les moyens d'une solution pacifique" à la question nucléaire dans la péninsule coréenne, qui est devenue l'une des questions les plus urgentes à l'ordre du jour sur la scène internationale.
"J'espère que nos négociations se poursuivront dans le même sens et dans un cadre utile et constructif", a dit M. Kim.
En ce qui concerne la coopération bilatérale, M. Poutine a rapporté qu'ils ont discuté d'un certain nombre de projets communs potentiels, tels qu'une ligne de chemin de fer reliant la Russie à la péninsule coréenne, un pipeline pour le transport du pétrole et du gaz, ainsi que des réseaux d'électricité.
Il a souligné que tous ces projets sont réalisables et "dans l'intérêt de la Corée du Sud".
"A mon avis, si ces projets et d'autres similaires sont mis en oeuvre, cela produirait les conditions nécessaires pour renforcer la confiance nécessaire au règlement des problèmes essentiels", a dit M. Poutine.
M. Kim est arrivé mercredi à Vladivostok pour sa première rencontre avec M. Poutine, laquelle intervient dans un contexte de regain de tensions entre la RPDC et les Etats-Unis.
Le dirigeant suprême de la RPDC a rencontré par deux fois le président des Etats-Unis, Donald Trump. Leur second sommet s'est achevé le 28 février à Hanoi au Vietnam sans parvenir à un accord.
Après l'échec de la rencontre entre MM. Trump et Kim à Hanoi, "il est maintenant nécessaire de donner à tout le processus de règlement une certaine forme d'impulsion et de le faire avancer", a estimé l'ex-ambassadeur de la Fédération de Russie en Corée du Sud, Gleb Ivachentsov.
La réunion entre MM. Kim et Poutine fournit une telle impulsion pour un règlement politique de la question de la péninsule coréenne, a-t-il estimé, soulignant que la Russie commen?ait à jouer un r?le plus actif dans ce processus.
"Pyongyang a besoin de gestes de conciliation", a fait valoir M. Ivashentsov.
Par ailleurs, il a souligné l'importance de la coopération entre la Chine et la Russie sur cette question, déclarant que "nous discuterons peut-être par la suite de négociations plus larges".