Dernière mise à jour à 08h47 le 15/04
Lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Colombie, l'envoyé de l'ONU dans ce pays s'est dit encouragé par les efforts de nombreux Colombiens pour mettre en oeuvre l'accord de paix conclu en 2016 entre le gouvernement et les anciens rebelles des FARC.
"La voie vers la consolidation de la paix exige un consensus, et ce dernier ne peut être atteint que par le dialogue", a déclaré Carlos Ruiz Massieu, représentant spécial du secrétaire général pour la Colombie et chef de la Mission de vérification des Nations Unies dans ce pays.
Il s'est dit encouragé par les efforts menés au niveau local par les Colombiens dans tout le pays pour discuter les uns avec les autres et saisir les opportunités offertes par le processus de paix. Il a pris l'exemple d'une récente visite sur le terrain où il a vu des soldats et d'anciens rebelles jouer au football, vivre et travailler ensemble, alors qu'ils se battaient les uns contre les autres il y a quelques années à peine.
Le Ministre colombien des affaires étrangères, Carlos Holmes Trujillo, le Conseiller présidentiel pour la stabilisation et la consolidation, Emilio Archila, et une représentante de la société civile, Emilia Salamanca, ont participé à cette réunion du Conseil de sécurité.
L'envoyé de l'ONU a noté que ces dernières semaines ont été dominées par des débats sur la justice transitionnelle, un sujet controversé dans la plupart des processus de paix. Le mois dernier, le Président Ivan Duque s'est opposé à six articles du projet de loi statutaire de la Juridiction spéciale pour la paix. Suite à un vote contre ces objections à la Chambre des représentants plus t?t cette semaine, l'examen des objections est en cours au Sénat.
"Nous continuons de souligner l'appel lancé par le Secrétaire général pour que toutes les parties concernées prennent rapidement des mesures afin qu'une loi statutaire conforme à l'accord de paix soit mise en place dans les meilleurs délais", a dit Carlos Ruiz Massieu.
Selon lui, cette loi statutaire est le dernier élément manquant du cadre juridique de la Juridiction spéciale pour la paix et elle est nécessaire pour garantir le fonctionnement de cette institution "avec l'indépendance et l'autonomie nécessaires".
L'envoyé de l'ONU a noté que la Juridiction spéciale pour la paix, sous la direction de sa présidente, Patricia Linares, continue de faire avancer ses travaux "avec des résultats impressionnants". Elle a initié sept affaires importantes portant sur des violations graves concernant 820.000 victimes.
Dans le cadre des efforts de la Colombie pour consolider la paix, Carlos Ruiz Massieu a jugé que le soutien du Conseil de sécurité de l'ONU était plus crucial que jamais.