Dernière mise à jour à 08h24 le 15/01
Pour la première fois en cinq ans, le volume total des affaires dans le secteur britannique des services financiers a baissé au dernier trimestre 2018, en raison notamment des incertitudes liées à la situation macro-économique et au Brexit, selon une étude parue lundi.
La situation présente cependant des divergences marquées entre divers sous-secteurs, la confiance restant notamment forte chez les assureurs, dont le volume des affaires continue à gonfler, selon la dernière étude réalisée par la Confédération des industries britanniques (CBI) et l'entreprise comptable PwC.
Cette étude trimestrielle conduite auprès de 84 firmes révèle par contre une stagnation ou une chute du volume des affaires chez les banques, les entreprises de construction et les bailleurs de fonds spécialisés. Les sociétés de gestion de placements connaissent quant à elles la baisse d'activité la plus marquée depuis la crise financière, indique l'étude.
"Une combinaison d'incertitudes liées à la situation macroéconomique et au Brexit, d'obligations réglementaires et de volatilité des marchés mondiaux a eu un impact négatif sur le secteur britannique des services financiers. Les services financiers sont le baromètre de la situation économique globale. Le manque persistant d'optimisme et la dégradation des attentes constituent un véritable signal d'alarme pour les perspectives économiques", a indiqué Rain Newton-Smith, économiste en chef de la CBI.
D'après les projections réalisées par cette étude, le volume global des affaires devrait continuer à chuter à un rythme similaire au cours du premier trimestre 2019. Les entreprises de services financiers considèrent les incertitudes macroéconomiques comme le plus grave défi auquel elles seront confrontées pendant l'année à venir, juste devant les obligations de conformité réglementaire et la préparation aux conséquences du Brexit, explique l'étude.
De janvier à mars, la rentabilité globale devrait chuter pour la première fois depuis plus de trois ans, en raison d'une dégradation plus générale des attentes dans l'ensemble de l'industrie des services, selon l'étude.
"Le maintien des incertitudes économiques et politiques signifie que l'année dernière s'est achevée sur une note plus pessimiste que les précédents trimestres pour la plupart des acteurs de l'industrie britannique des services financiers. Mais c'est une industrie très large, ce qui signifie que l'optimisme varie beaucoup selon les sous-secteurs et les entreprises", a fait remarquer Andrew Kail, directeur des Services financiers de PwC.
"Cette étude montre cependant que les gestionnaires d'investissements, qui ont été plus immédiatement affectés que les autres par la volatilité des valeurs boursières, abordent l'année 2019 avec les perspectives les plus pessimistes", a-t-il ajouté.