La France a commémoré ce dimanche le centenaire de l'armistice mettant fin à la Grande guerre (1914-1918) qui a fait dix millions de morts et plus de 20 millions de blessés et mutilés parmi les militaires.

A l'occasion de cette cérémonie solennelle organisée à Paris, en présence de quelque 70 chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que des dirigeants d'organisations internationales, le président fran?ais Emmanuel Macron a rendu un hommage aux combattants de la Grande guerre et, prévenu contre le nationalisme qui gagne du terrain.

Dans son discours, le président fran?ais est revenu sur les conséquences catastrophiques de cette guerre, avec notamment des millions de morts et de blessés parmi les combattants et les civils.

La France s'est inclinée devant la grandeur de ces hommes du monde entier qui étaient venus combattre sur le sol fran?ais, a déclaré M. Macron.

Il s'agit de jeunes hommes venus de toutes les provinces et de l'Outre-mer, venus d'Afrique, du Pacifique, des Amériques, d'Asie, et qui sont venus mourir loin de leurs familles et dans des villages dont ils ne connaissent pas même le nom, a-t-il fait remarquer, appelant à ne jamais oublier ces combattants qui se sont sacrifiés "pour que nous puissions vivre libres".

Le président fran?ais a affirmé que la vision de la France comme Nation généreuse, comme porteuse de valeur universelle, a été pendant la Guerre "exactement le contraire de l'égo?sme d'un peuple qui ne regarde que ses intérêts".

"Le patriotisme est l'exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est la trahison. En disant 'nos intérêts d'abord est qu'importe les autres!', on gomme ce qu'une nation a de plus précieux, ce qui la fait vivre, ce qui la porte à être grande, ce qui est le plus important : ses valeurs morales", a fait entendre M. Macron devant ses h?tes que sont, entre autres, Donald Trump, Vladimir Poutine, Angela Merkel, Benyamin Netanyahou, Recep Tayyip Erdogan, Justin Trudeau, Mohammed VI ou encore Denis Sassou Nguesso.

Face à la montée du nationalisme dans le monde, aux idéologies nouvelles qui manipulent des religions et à des menaces à l'héritage de paix, M. Macron a invité des nations à faire un serment de placer la paix plus haut que tout.

Il a également demandé aux dirigeants politiques de réaffirmer leur immense responsabilité de transmettre aux enfants un monde "dont les générations d'avant ont rêvé".

"Ensemble nous pourrons conjurer ces menaces que sont le spectre du réchauffement climatique, la pauvreté, la faim, la maladie, les inégalités et l'ignorance", a-t-il affirmé.

La cérémonie est empreinte de solennité et d'émotion. Les chef d'Etats et de gouvernement, et les dirigeants d'organisations internationales (à l'exception de MM. Poutine et Trump qui les ont rejoint plus tard à l'Arc de Triomphe) ont d'abord été accueillis au Palais de l'Elysée par le couple présidentiel de France, avant de remonter symboliquement une centaine de mètres à pied les Champs-Elysées pour rallier l'Arc de Triomphe sous lequel est installée depuis 1920 la tombe du Soldat inconnu (soldat non identifié qui représente tous les soldats morts pour la France).

Au même moment, les avions de la Patrouille de France ont survolé l'Arc de Triomphe et fait un lacher des fumigènes tricolores.

A 11h00 heure locale, les cloches des églises de Paris ont sonné pendant onze minutes, imitant la sonnerie du cessez-le-feu qui a retenti sur le front en 1918, le même jour et à la même heure.