Le Parti social-démocrate allemand (SPD) a demandé lundi à l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et à l'Union chrétienne-sociale (CSU), ses alliés au sein du gouvernement, d'accepter l'annulation de l'interdiction de la publicité pour l'avortement d'ici l'automne.

Le SPD a confirmé qu'une motion en la matière avait été adoptée lors d'une récente réunion du parti. En cas de refus par la CDU et la CSU, le SPD chercherait à coopérer avec des délégués "réformistes" de divers partis au Bundestag (Parlement fédéral) pour forcer une décision sur la question à l'occasion d'un vote.

En Allemagne, l'avortement est encore illégal et l'article 219a du code pénal allemand interdit aux médecins de faire de la publicité sur les procédures d'avortement.

Le SPD, le Parti libéral démocrate (FDP) et les Verts (Gruene), ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales, ont fait valoir que la loi empêche également les femmes concernées d'accéder à des informations factuelles importantes concernant l'interruption prématurée de la grossesse.

"Dans une situation aussi sensible qu'une grossesse prématurée et non désirée, on ne doit pas réduire l'accès des femmes aux informations qui leur sont importantes", selon un communiqué du SPD, qui a souligné que le libre accès aux informations médicales factuelles à ce sujet est une exigence "non négociable".

La faction parlementaire du SPD a déjà présenté une motion législative visant à éliminer l'article 219a au Bundestag, mais s'est jusqu'à présent abstenue de procéder à un vote, craignant de porter atteinte à la "grande coalition" actuelle.

Ulle Schauws, porte-parole des Verts pour les droits des femmes, a exhorté le SPD à "agir dans sa responsabilité en tant que membre du gouvernement" et l'a mis en garde contre le fait de permettre à la CDU et à la CSU de bloquer les progrès sur la question au nom de leur coalition.