Dernière mise à jour à 09h03 le 24/04
Salah Abdeslam, qui est soup?onné d'être le seul membre survivant du groupe qui a mené une série d'attaques coordonnées dans et autour de Paris en 2015 puis à Bruxelles cinq mois plus tard, a été condamné le 23 avril à 20 ans de prison pour avoir tiré sur des policiers dans la capitale belge alors qu'il était en fuite.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a également condamné Sofien Ayari, qui était avec Abdeslam au moment de la fusillade et lui a infligé la même peine de 20 ans, que les procureurs avaient demandée pour les deux hommes. Abdeslam, 28 ans, qui a la nationalité fran?aise, et Ayari, qui est Tunisien, ont été jugés sur des charges qui incluaient la possession d'armes illégales et une tentative de meurtre dans un contexte terroriste.
Les deux hommes ont été accusés d'avoir tiré sur quatre policiers belges et fran?ais qui les recherchaient dans le sud de Bruxelles, quatre mois après les attentats de Paris et Saint-Denis, dans la banlieue nord de la capitale fran?aise, faisant 130 morts, plusieurs jours avant deux attaques mortelles à Bruxelles, une à l'aéroport principal et une autre dans une station de métro. ? Le silence d'Abdeslam, mis à part ses quelques remarques devant le tribunal, fait qu'il est raisonnable de craindre qu'il n'a pas pris la bonne mesure de ses actes ou qu'il sombre dans le silence. Sa dangerosité reste intacte ?, a déclaré la juge Marie-France Keutgen. Sven Mary, l'avocate d'Abdeslam, a quant à elle soutenu que même si son client était présent au moment de la descente de police, il n'a pas ouvert le feu et il n'y avait aucune preuve qu'il avait même pris une arme à feu.
Les procureurs ont quant à eux répondu qu'il était sur les lieux d'une fusillade dans le cadre d'une enquête sur des actes de terrorisme et qu'il était prêt à utiliser une arme à feu. Abdeslam et Ayari se sont échappés après la fusillade, fuyant par l'arrière d'une maison et escaladant les toits adjacents. Un troisième homme, qui s'était caché dans la maison avec eux, a été tué par la police. Le procès ne comportait aucune accusation directement liée à la planification et à l'exécution des attentats de Paris; les procédures de ce procès ne devraient pas commencer avant plusieurs années.
Contrairement à certaines attentes, le procès a révélé peu de choses sur la conspiration et les attaques plus larges car il s'est étroitement concentré sur un épisode individuel -les tirs sur des policiers- et parce que les deux accusés ont refusé de témoigner au-delà de déclarations très brèves. Le procès, qui a eu lieu en février, a été la première occasion pour la plupart des gens d'avoir un aper?u d'Abdeslam et d'entendre son point de vue. Mais, conformément à sa conduite passée, celui-ci n'a presque rien révélé. Il a refusé d'assister au procès après la première journée d'audience. Après avoir initialement donné l'impression qu'il pourrait s'exprimer sur l'affaire, il s'était contenté de lancer une tirade au sujet du système judiciaire et a déclaré qu'il était partial envers les musulmans.