La Première ministre norvégienne Erna Solberg a vivement critiqué vendredi les mesures de plus en plus protectionnistes brandies par le président américain Donald Trump, avertissant qu'elles pourraient déboucher sur "la régression, la guerre et les conflits".

"Une guerre commerciale mondiale et un protectionnisme croissant sont la dernière chose dont le monde a besoin aujourd'hui", a-t-elle dit lors du congrès annuel du Parti conservateur, qu'elle préside, à Gardermoen, au nord d'Oslo.

Cette inquiétude est née des récentes annonces des Etats-Unis qui entendent imposer unilatéralement des taxes douanières visant des produits chinois, avec pour ambition de lancer une guerre commerciale.

Cette semaine, le représentant américain au Commerce (USTR) a proposé d'imposer une taxe douanière additionnelle de 25% sur des importations de produits chinois valant 50 milliards de dollars. M. Trump a ensuite menacé jeudi de frapper cette fois l'équivalent de 100 milliards d'importations chinoises.

Pour Mme Solberg, les Etats-Unis apparaissent comme "la plus grande menace" pour le libre-échange, tandis que la Chine semble en être "l'un des principaux défenseurs".

Le commerce et la coopération ne sont pas seulement importants pour les pays cherchant à sortir leur population de la pauvreté, mais aussi pour des pays développés tels que la Norvège parce que le protectionnisme va rendre plus difficile l'accomplissement des objectifs durables, selon elle.

"La Norvège va devenir une force motrice pour un commerce mondial libre et équitable", a promis Mme Solberg en avertissant que, "historiquement, les périodes de grand protectionnisme ont conduit à la régression, la guerre et les conflits".

Le 23 mars dernier, la Norvège a demandé aux Etats-Unis de respecter les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) après que Washington a annoncé de nouvelles taxes douanières de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, engendrant critiques et indignation dans le monde entier.