Dernière mise à jour à 14h37 le 18/01
De retour d'une mission de trois jours en Afghanistan, le Conseil de sécurité a pu constater que les menaces terroristes et le manque de progrès dans le processus de paix avec les talibans empêchent une stabilisation durable du pays, ce qui pourrait avoir des conséquences pour les pays de la région.
Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, le représentant du Kazakhstan, Kairat Umarov, a présenté mercredi un compte-rendu de la mission que le Conseil a effectuée en Afghanistan du 13 au 15 janvier 2018 - la première depuis 2010, selon un communiqué publié mercredi par l'ONU.
M. Umarov a souligné que la situation sécuritaire demeurait extrêmement volatile. Il a déploré le nombre croissant de victimes, en raison des "tactiques" de plus en plus violentes utilisées par les groupes terroristes. Il s'est dit particulièrement préoccupé par la présence et l'activité, dans l'est et le nord du pays, de l'Etat islamique-Province de Khorasan (EI-KP), qui a intensifié ses attaques contre la population chiite, alimentant ce faisant les tensions sectaires et ethniques dans le pays.
Un autre défi est le retour de combattants terroristes étrangers qui se trouvaient en Syrie et en Irak, a-t-il continué. Le représentant a averti que le territoire afghan pourrait être utilisé pour déstabiliser des pays de la région, avant de mentionner les liens étroits qui existent entre l'extrémisme violent et le trafic de stupéfiants.
Le représentant a indiqué que le gouvernement afghan avait identifié le principal obstacle à la paix: les sanctuaires pour les talibans situés à l'extérieur du pays. C'est pourquoi Kaboul a réitéré sa volonté d'un engagement constructif avec les pays voisins en vue de vaincre le terrorisme et de négocier. M. Umarov a ensuite déploré le manque de progrès dans l'avancement du processus de paix, alors que le gouvernement doit bient?t présenter sa stratégie en vue de parvenir à un accord avec l'opposition armée.
Il n'y a pas de solution exclusivement militaire en Afghanistan et il faut déployer des efforts sur tous les plans pour vaincre l'opposition armée, a déclaré M. Umarov en misant sur le processus politique. Il a indiqué que le Haut Conseil de paix afghan visait, pour les prochaines années, à initier des pourparlers avec les talibans, en s'appuyant sur l'accord de paix signé en 2016 avec Hizb-i Islami de Gulbuddin Hekmatyar.