Dernière mise à jour à 08h36 le 18/09
Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a rejeté jeudi une proposition de la Commission européenne visant à saisir 54 000 places d'un plan de relocalisation des réfugiés de Grèce et d'Italie vers d'autres états membres, et de les utiliser pour réinstaller des Syriens venus de Turquie dans l'Union européenne.
L'Union européenne (UE) doit tenir ses promesses et accepter plus de réfugiés relocalisés de Grèce (où sont toujours bloqués près de 60 000 migrants) et d'Italie, deux pays en première ligne dans la crise des réfugiés, ont estimé jeudi les eurodéputés dans une résolution non contraignante approuvée par 470 voix contre 131 et 50 absentions.
"La réinstallation ne doit pas avoir lieu au détriment de la relocalisation", a déclaré l'auteure de la résolution, l'Allemande Ska Keller (Verts). Le plan de relocalisation au sein de l' UE ne doit pas être confondu avec le plan de réinstallation, qui implique un état non-européen, a-t-elle insisté.
Le Parlement européen (PE) souligne que ce plan devrait "être renforcé, et non pas affaibli". Les états membres de l'UE "n'en font tout simplement pas assez", a fustigé Ska Keller, rappelant que certains pays n'ont toujours pas accueilli le moindre réfugié.
En septembre 2015, la Commission européenne avait proposé de reloger 120 000 réfugiés arrivés en Grèce, Italie et Hongrie dans d'autres pays de l'UE. Cela venait s'ajouter à une promesse concernant 40 000 réfugiés. Un an plus tard, seuls 4500 ont été relocalisés, soit moins de 3% de l'objectif fixé par Bruxelles.
Jusqu'ici, l'accord conclu en mars dernier entre l'UE et la Turquie - où se trouvent plus de 2, 7 millions de réfugiés syriens - est resté lettre morte. Le texte prévoyait le renvoi des migrants irréguliers arrivés en Grèce vers la Turquie. En échange, Ankara devait obtenir la fin des visas pour ses citoyens ainsi que le versement de trois milliards d'euros.
Dans sa résolution, le Parlement européen exhorte les états membres de l'UE à mettre à disposition au moins un tiers des places de relocalisation promises d'ici le 31 décembre 2016.
Les eurodéputés tirent également la sonnette d'alarme concernant la dégradation de la situation humanitaire des migrants en Grèce et le risque sérieux de détérioration en Italie.
Le ministre grec de la Politique migratoire, Yannis Mouzalas, estime que l'UE n'apporte pas une aide suffisante à Athènes et reproche aux états membres de l' UE de "blamer" l' action de son pays concernant le traitement des réfugiés.
Le 10 septembre, la Commission européenne a annoncé que l'UE allait doubler le montant de l'aide d'urgence qu'elle accorde à la Grèce.