Dernière mise à jour à 13h17 le 19/07
Le gouvernement américain a fait savoir lundi qu'il n'avait "pas encore" re?u la demande turque d'extradition de Fethullah Gülen, ce prédicateur qu'Ankara accuse d'être le cerveau de la tentative de coup d'Etat militaire de vendredi dernier.
Lors de son point de presse quotidien, le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a précisé que si une telle demande venait à arriver, les autorités américaines "l'évalueront sur la base du traité d'extradition signé par les Etats-Unis et la Turquie il y a plus de 30 ans".
Lorsque ce document arrivera, l'administration américain procédera en deux étapes : déterminer si elle se réfère à des crimes définis par le traité d'extradition et procéder à une évaluation par le Département d'Etat et le ministère de la Justice sur le fait de savoir si les critères de preuve définis par ledit traité sont respectés, a ajouté M. Earnest.
Par ailleurs, les affirmations selon lesquelles les Etats-Unis abritent M. Gülen, qui vit en Pennsylvanie depuis des années, sont "factuellement inexactes", selon le porte-parole.
Josh Earnest a par ailleurs révélé que le président Barack Obama allait téléphoner à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour discuter des liens américano-turcs aux lendemains du putsch avorté. A cette occasion, il devrait "renouveler son appel à la retenue et exhorter chacun en Turquie à respecter les institutions démocratiques du pays", a-t-il précisé en rappelant le soutien ferme des Etats-Unis au gouvernement civil démocratiquement élu.
A propos de la vague d'arrestations de militaires, de juges et de policiers après la tentative de putsch, M. Earnest a redit que le gouvernement turc devait faire preuve de retenue, démontrer son respect des procédures et son engagement envers les valeurs garanties par la Constitution.
Plus de 290 personnes ont été tuées entre vendredi soir et samedi matin lors de cette tentative de coup d'Etat. Les relations entre Washington et Ankara, bien qu'alliés au sein de l'OTAN, se sont quelque peu tendues depuis, la Turquie accusant les Etats-Unis d'abriter Gülen.