Avec 74.676 réfugiés et migrants ayant atteint l'Europe par mer depuis le début de l'année, un officiel de l'ONU a souligné vendredi qu'il est de la responsabilité de tous les Etats de les soutenir tout en soulignant les avantages d'intégrer ces communautés dans les sociétés h?tes.

"La preuve est irréfutable. Les migrants en général et dans tous les pays d'Europe versent plus de contributions fiscales qu'ils ne prennent d'aides sociales", a déclaré Peter Sutherland, représentant spécial de l'ONU pour la Migration internationale.

M. Sutherland a salué l'approche adoptée par les pays comme l'Allemagne et la Suède, tout en interpelant les Etats qui ont préféré arborer une ligne bien plus restrictive vis-à-vis des réfugiés et des migrants.

"Certains chefs de gouvernement ont dit oui aux réfugiés, tant que ces derniers sont chrétiens. Dans quel siècle vivent-ils?", a-t-il demandé.

Alors qu'il soulignait les aspects positifs que ces communautés pouvaient apporter aux pays h?tes, en particulier aux pays dont la force de travail en baisse devra se battre pour soutenir une population vieillissante, M. Sutherland a averti que contrairement aux récits actuels, les populations migrantes ne représentent pas de menaces terroristes.

"La poignée de ceux ayant été impliqués dans le terrorisme en Europe sont en général nés et élevés en Europe", a-t-il rappelé.

Les flux de migrants ont mis une pression énorme sur les pays comme la Turquie, le Liban et la Jordanie, mais également la Grèce et l'Italie.

Malgré les conditions hivernales difficiles, les flux de réfugiés et de migrants en Europe n'ont montré aucun signe de baisse en ce mois de février.

Les chiffres de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) révèlent que 68.778 arrivées maritimes ont été enregistrées en Grèce et 5.898 en Italie depuis le début de l'année 2016.

Au cours des quatre premiers jours du mois de février seulement, 7.483 arrivées maritimes ont été enregistrées, soit une hausse importante par rapport à février 2015, où 6.834 arrivées avaient été enregistrées pour le mois entier.

"Je ne pense pas que ce soit exagéré de dire que c'est l'année de la migration et du multilatéralisme et si ce n'est pas le cas, elle devrait l'être, car comme nous le savons tous, le monde conna?t une crise politique, une crise morale, une crise économique et une crise sociale, qui sont toutes intimement connectées à la question de la migration", a ajouté M. Sutherland.