Dernière mise à jour à 08h22 le 28/01
La ministre fran?aise de la Justice Christiane Taubira a fait le bilan de ses trois années et demie au sein du gouvernement, mercredi, lors d'une conférence de presse tenue au ministère fran?ais de la Justice, suite à l'annonce plus t?t dans la matinée de sa démission.
"Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur", a-t-elle affirmé, évoquant la déchéance de la nationalité pour les citoyens fran?ais binationaux auteurs d'actes terroristes, sujet sensible auquel la garde des Sceaux est opposée et qui divise au Parti Socialiste.
"Le péril terroriste qui nous menace est grave mais nous avons appris à la combattre, nous ne devons lui concéder aucune victoire, ni militaire, ni symbolique", a souligné Christiane Taubira.
La garde des Sceaux est revenue sur son bilan : "J'ai essayé de créer des conditions de travail correctes : donner les moyens d'effectuer ces belles missions - le budget de la justice a augmenté de 450 millions d'euros en trois ans, changer les méthodes lorsque c'était nécessaire. Dès notre première année de responsabilité nous avons augmenté les effectifs d'élèves magistrats" a-t-elle déclaré, ajoutant : "nous avons accompli un travail législatif considérable : plus de 25 textes de loi en trois ans et demi : le 'mariage pour tous', la réforme pénale, notre politique très volontaire d'aide et de suivie individualisé des victimes, la réforme de la justice pour le XXIe siècle pour une justice civile plus efficace pour les citoyens. Et nous avons abouti à une belle réforme du droit des contrats".
"Ce fut pour moi un immense honneur d'être garde des Sceaux", a-t-elle affirmé.
La loi pour le mariage des homosexuels est l'une des principales actions menées par Christiane Taubira : "elle aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la Justice et joué un r?le majeur dans l'adoption du mariage pour tous", a affirmé le président fran?ais Fran?ois Hollande dans un communiqué publié mercredi par l'Elysée, exprimant "sa reconnaissance pour son action".
Le président Hollande a nommé le député PS du Finistère, Jean-Jacques Urvoas, à qui il a notamment confié "la révision constitutionnelle" et "la préparation du projet de loi renfor?ant la lutte contre le crime organisé et la réforme de la procédure pénale". La passation de pouvoir a eu lieu mercredi après-midi au ministère de la Justice.