Dernière mise à jour à 09h05 le 10/12
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a accusé mercredi la Russie de tenter de faire du "nettoyage ethnique" dans le nord de la Syrie via ses frappes aériennes.
"La Russie essaye de protéger les bases russes et syriennes tout en for?ant la population turkmène et sunnite à quitter la ville de Lattaquié", a expliqué M. Davutoglu aux journalistes étrangers présents à Istanbul.
Il a mis en garde sur le fait que les actions de la Russie pourraient forcer "encore d'autres millions" de personnes supplémentaires à fuire la région, ajoutant que les bombardements russes servaient la cause de l'Etat islamique (EI).
"La Russie essaye de couper les voies d'approvisionnement de l'opposition en bombardant la région d'Azaz en Syrie", a-t-il précisé.
La situation s'est tendue avec la Russie depuis que la Turquie a abattu un avion de guerre russe le 24 novembre, et que Moscou a imposé des mesures punitives contre Ankara en réaction.
Le Premier ministre turc a à nouveau répété que son pays était prêt à coopérer avec la Russie pour éviter que de tels incidents ne se répètent.
Evoquant le déploiement de l'armée turque dans le camp de Bashiqa, au nord de l'Irak, le Premier ministre a indiqué que les soldats turcs y avaient été envoyés suite à une plus forte menace de l'EI contre l'armée turque.
M. Davutoglu a noté que le camp de Bashiqa est à seulement 15 à 20 kilomètres de la ville de Mossoul, qui est contr?lée par l'EI, et que les combattants se montraient plus mena?ants ces derniers temps.
Les formateurs de l'armée turque dans le camp ne disposent que d'armes légères, a-t-il ajouté.
"Alors quand ces menaces se sont précisées, nous avons envoyé des soldats pour protéger le camp, non pas comme un acte d'agression mais comme un acte de solidarité", a-t-il conclu.