Dernière mise à jour à 10h08 le 26/11
La température moyenne à la surface du globe, en 2015, devrait être la plus élevée jamais constatée et franchira sans doute le seuil, aussi symbolique que significatif, que constitue un réchauffement de 1 degré Celsius par rapport à l'époque préindustrielle, selon une étude de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publiée mercredi.
Cette étude est publiée alors que le Sommet de Paris sur le climat (COP21) doit s'ouvrir le 30 novembre avec la participation du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et de dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement.
D'après une estimation préliminaire portant sur la période janvier -octobre 2015, la température moyenne en surface pour les dix premiers mois de l'année présente une anomalie positive de quelque 0,73 degré Celsius par rapport à la normale calculée pour la période 1961-1990 (14,0 degré Celsius), soit environ 1 degré Celsius de plus que durant les années 1880-1899 de l'ère préindustrielle.
L'année 2015 est en passe d'être la plus chaude qu'aient connue l'Amérique du Sud et l'Asie (comparable à 2007 dans ce dernier cas), tandis que pour l'Afrique et l'Europe, elle se classerait au deuxième rang des plus chaudes.
Par ailleurs, les années 2011 à 2015 représentent la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée, de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes - en particulier les vagues de chaleur - étant influencés par le changement climatique.
L'OMM a effectué une analyse sur cinq ans car elle révèle une tendance à plus long terme de l'évolution du climat que le rapport annuel.
Selon l'agence onusienne, cette situation résulte des effets conjugués d'un puissant épisode El Nino et du réchauffement climatique causé par les activités humaines.
L'épisode El Nino ne cesse de gagner en intensité. "Ce phénomène influe sur les régimes météorologiques dans de nombreuses régions du monde et explique la chaleur exceptionnelle que nous avons connue en octobre. Il devrait continuer de réchauffer la planète jusqu'en 2016", a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud.
Quant aux concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, elles ont atteint de nouveaux pics. Au printemps boréal 2015, pour la première fois, la teneur de l'atmosphère en CO2 a franchi la barre des 400 parties par million en moyenne mondiale.
"Il est possible de limiter les émissions de gaz à effet de serre, qui sont à l'origine du changement climatique. Nous disposons des connaissances et des outils nécessaires pour agir. Nous avons le choix, ce qui ne sera pas le cas des générations futures", a affirmé M. Jarraud.