Depuis vendredi 28 novembre, les députés fran?ais débattent de la proposition de résolution portant sur la reconnaissance de l'Etat de Palestine, avancée par le Parti socialiste et qui devrait être votée mardi 2 décembre.
Cette proposition de résolution "soucieuse de contribuer à l'instauration de la paix au Proche-Orient" s'inscrit dans la continuité de la ligne diplomatique menée par le président de la République qui, le 28 ao?t 2014, en rappelait l'objectif premier : "Un état palestinien démocratique et viable, vivant aux c?tés de l'état d'Isra?l en sécurité".
Le texte rappelle également que les accords d'Oslo de 1993, n'ont pas été appliqués et constate la "recrudescence des violences" malgré plusieurs tentatives de cessez-le-feu, dont celui du 26 ao?t dernier.
Plusieurs institutions et pays se sont déjà prononcés en faveur de la création d'un Etat Palestinien. La France s'est positionnée favorablement à l'adhésion des Palestiniens comme membres à part entière de l'UNESCO en 2011.
Le texte souligne que malgré l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur par l'Assemblée générale des Nations Unies, la colonisation "illégale" des territoires palestiniens se poursuit. Enfin, la proposition de résolution estime que "la solution des deux Etats, promue avec constance par la France et l'Union européenne, suppose la reconnaissance de l'Etat de Palestine aux c?tés de celui d'Isra?l", invitant également les autres pays européens à faire de même. A ce titre, le texte précise que la France doit reprendre l'initiative et entra?ner ses partenaires du Quartet - dont l'Union européenne - "dans une nouvelle dynamique".
Rappelons que la Suède est le premier pays membre de l'Union européenne à avoir reconnu l'Etat de Palestine, et dernier pays en date à l'échelle internationale.
Au sein de la sphère politique fran?aise, le débat divise. Les députés UMP et UDI sont dans l'ensemble plut?t distants et devraient soit ne pas se prononcer, soit voter contre, à l'exception d'une poignée d'entre eux.
Certains se montrent très virulents contre cette proposition tels que Christian Estrosi, Hervé Mariton ou encore Pierre Lellouche. Nicolas Sarkozy, récemment élu président de l'UMP, alors en campagne il y a quelques jours, s'était prononcé contre. Au FN, parti d'extrême-droite, la question divise : Gilbert Collard appelle à voter contre alors que Marion Maréchal-Le Pen y est favorable.
Du c?té du PS, seule une dizaine de députés sur les 289 n'ont pas signé le texte et devrait donc s'abstenir, dont Armand Jung, président du groupe d'amitié France-Isra?l. Le Front de Gauche tout comme les Verts soutiennent quant à eux dans leur grande majorité, la proposition de résolution puisqu'ils réclament depuis plusieurs années la reconnaissance d'un Etat Palestinien.
Le président fran?ais Fran?ois Hollande, a affirmé que la France pourrait accueillir une conférence internationale avec pour objectif d'aboutir d'ici à deux ans à "une solution négociée".
L'issue des débats sera rendue publique mardi en milieu d'après-midi. S'il est voté par l'Assemblée nationale, le texte sera ensuite soumis au Sénat le 11 décembre. Le vote de mardi sera donc une première étape vers une éventuelle reconnaissance officielle de l'Etat palestinien.