Alors que les députés fran?ais doivent débattre vendredi une proposition de résolution invitant l'exécutif à reconna?tre la Palestine, la presse fran?aise s'interroge sur les vertus, mais aussi les risques, d'une telle démarche.
"La proposition de résolution débattue ce vendredi à l'Assemblée nationale 'invite le gouvernement fran?ais à reconna?tre l'Etat de Palestine'. Une 'invitation' sans conséquence sur la position de la France, qui considère toujours que l'Etat de Palestine doit voir le jour à l'issue de négociations entre les deux parties", écrit vendredi Radio France Internationale (RFI) sur son site internet.
Mais "cette démarche est de plus en plus envisagée comme un moyen de faire pression sur Isra?l pour relancer les négociations", note pour sa part le site d'information FranceTV Info.
"Le vote de cette résolution est éminemment symbolique, mais il peut en déclencher d'autres et permettre à Fran?ois Hollande (...) de prendre des initiatives au niveau européen", a expliqué le député socialiste Beno?t Hamon dans une interview parue jeudi dans le quotidien Metronews.
Le Parlement fran?ais n'est d'ailleurs pas le seul à entreprendre une telle démarche en Europe.
"Le Parlement britannique, le Sénat irlandais et le Congrès des députés espagnols ont récemment approuvé des textes similaires à celui proposé par les députés PS, et la Suède est devenue, le 30 octobre, le premier pays à reconna?tre la Palestine, en étant membre de l'Union européenne", rappelle FranceTV Info.
Le site souligne également que la liste des pays ayant officiellement reconnu la Palestine "inclut la quasi-totalité des pays du Moyen-Orient, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud (...), mais aussi un certain nombre de pays européens comme la Roumanie, la Hongrie ou la Pologne qui l'avaient reconnue avant leur entrée dans l'Union européenne".
Le quotidien Le Figaro émet quant à lui quelques réserves sur l'opportunité d'une reconnaissance officielle fran?aise de l'Etat palestinien, estimant que la "démarche des socialistes fran?ais, même si elle est en train de se généraliser en Europe, n'est pourtant pas exempte de risques".
"Initialement, les pays occidentaux qui soutenaient la solution à deux Etats considéraient que la reconnaissance de l'état palestinien devait être l'aboutissement du processus et non son commencement", souligne le journal.
"Les opposants à cette décision redoutent qu'après avoir obtenu la reconnaissance de leur état, les Palestiniens ferment définitivement la porte au compromis. Ils craignent que l'initiative, a fortiori si elle provoque un effet domino en Europe, braque encore davantage les deux parties l'une contre l'autre et éloignent d'autant toute perspective de paix", poursuit Le Figaro.
"En attendant, les Palestiniens prévoient de soumettre au Conseil de sécurité un projet de résolution appelant à la fin de l'occupation israélienne. Ce plan diplomatique, qui se superposerait ainsi aux initiatives fran?aise et britannique, deux membres permanents du Conseil de sécurité et donc très influents sur le dossier israélo-palestinien, provoque également l'inquiétude d'Isra?l", note le journal.
Le débat de vendredi sera bouclé mardi par un vote, qui devrait donner lieu à l'approbation de la résolution "par une majorité de députés", estime FranceTV Info. Ce sera ensuite au Sénat de se prononcer le 11 décembre.
Interrogé mardi sur France Inter, le ministre fran?ais des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déclaré que "la position de la France a toujours été depuis 1947 qu'il fallait qu'il y ait deux Etats" et qu'"à partir du moment où il y a deux Etats (...) il faudra reconnaitre la Palestine".
"La question ce n'est donc pas sur le principe, mais sur les modalités", avait-il conclu.