L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt a critiqué mercredi l'Occident pour sa politique de sanctions à l'égard de la Russie et son arrêt de la coopération dans le cadre du G8 du fait de la crise ukrainienne, selon les médias.
M. Schmidt a expliqué au journal allemand Die Zeit que les sanctions adoptées par l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis contre la Russie étaient "un non sens", ajoutant que plus de sanctions économiques ne permettraient pas de parvenir à l'objectif poursuivi.
Les sanctions économiques ont surtout une signification symbolique et frapperont également les pays occidentaux, a-t-il noté.
L'ex-chancelier a également critiqué la décision de suspendre la coopération avec la Russie dans le cadre du G8. "L'idéal serait de se réunir tout de suite", a-t-il lancé.
La situation en Ukraine, a poursuivi M. Schmidt, est "dangereuse" parce que l'Occident est "terriblement contrarié", ce qui provoque la même réaction en Russie.
Concernant la politique du gouvernement allemand, l'ancien homme politique agé aujourd'hui de 95 ans, a félicité la chancelière allemande Angela Merkel pour sa gestion mesurée de la question ukrainienne.
Helmut Schmidt, qui a été chancelier de 1974 à 1982 de ce qui était alors l'Allemagne de l'Ouest, est un des hommes politiques les plus respectés en Allemagne.
Les premières critiques de la politique de l'UE envers l'Ukraine étaient venues de l'ancien chancelier allemand Gerhardt Schroeder.
Il avait indiqué que l'UE faisait "une erreur" en mettant l'Ukraine, un pays culturellement divisé, devant une situation de "choix à l'exclusion d'un autre" au sujet de l'accord d'association, notant que les sanctions nuiraient à l'Allemagne plus qu'à d'autres pays.