Le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, envisage une importante restructuration de la carte de la diplomatie du royaume, rapporte mardi la presse bruxelloise.
Une première vague de changements, qui se base sur les résultats d'une sorte de "radioscopie" des intérêts belges, vise à faire coller le réseau diplomatique à la réalité géopolitique, et répond également à la nécessité de réduire les dépenses publiques, a indiqué le porte-parole des Affaires étrangères, Michel Malherbe. Il a expliqué que la réforme des postes diplomatiques serait basée sur quatre critères : politiques, économiques, consulaires et de la coopération au développement.
Le chef de la diplomatie belge prend en considération les possibilités de collaboration avec les Pays-Bas. "Traditionnellement, la présence de la Belgique est très développée en Afrique. Les Pays-Bas sont quant à eux très présents en Amérique du Sud. Il y a une complémentarité", a précisé M. Malherbe. Ainsi, la nouvelle chancellerie belge en construction à Kinshasa comportera des espaces qui seront loués par les Pays-Bas. A l'inverse, il a été décidé d'abandonner l'ambassade belge à Caracas (Venezuela) pour établir un bureau belge au sein de l'ambassade des Pays-Bas.
En outre, la Belgique prévoit la fermeture de cinq postes (Tanger, Johannesburg, Malte, Milan et Costa Rica), ainsi que le regroupement des ambassades auprès de l'UNESCO et de l'OCDE au sein d'un même batiment à Paris. Pareils regroupements pour les ambassades en Afrique du Sud, à Rome, à Vienne et à New York.
Dans le contexte de la régionalisation de la Belgique, l'idée de M. Reynders de renforcer une diplomatie économique est regardée du mauvais oeil par les Régions. Les autorités flamandes et wallonnes lui reprochent d'outrepasser ses compétences, parce que le commerce extérieur est en effet à charge des Régions du royaume. Elles disposent maintenant de leurs propres attachés économiques et commerciaux à l'étranger, à préciser 231, soit une augmentation de 75% par rapport aux 132 avant la régionalisation, tandis que le fédéral ne compte que 135 postes de la même nature.