Dernière mise à jour à 08h45 le 08/12
La banque centrale chinoise a exprimé jeudi sa confiance dans la stabilité du système financier du pays, après que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont signalé, dans plusieurs rapports d'évaluation, des risques potentiels dans le système.
La Banque populaire de Chine a déclaré que ces rapports reconnaissaient totalement les réalisations de la Chine dans les récentes réformes économiques et financières, mais qu'il y avait "certaines descriptions et points de vue dans les rapports que nous ne partageons pas".
"Les descriptions des tests de résistance ne reflètent pas complètement les résultats de ces tests", a-t-elle déclaré sur son site Internet.
Les rapports font partie de la mise à jour du Programme d'évaluation du secteur financier (PESF) de la Chine. Le FMI et la Banque mondiale ont lancé le programme en 1999 afin d'évaluer la stabilité et la solidité du secteur financier, le cadre réglementaire des économies membres et la contribution potentielle du secteur financier à la croissance. La Chine a passé son premier exercice dans le cadre du PESF de 2009 à 2011.
La mise à jour, publiée après une recherche menée pendant deux ans, indique que des tensions ont émergé, alors que la Chine subit une transformation économique et financière nécessaire mais prolongée, a noté le FMI dans un communiqué sur son site Internet.
Les tensions identifiées comprennent l'accumulation rapide de crédit et le transfert des prêts à risque des banques vers des parties moins réglementées du système financier, tandis que des garanties implicites se sont ajoutées à ces risques.
"La complexité croissante du système a généré des risques liés à la stabilité financière", a estimé le FMI, proposant à la Chine de renforcer la surveillance sur les risques systémiques, d'améliorer davantage la réglementation et de s'orienter vers la supervision fonctionnelle.
D'après la banque centrale, selon le scénario très défavorable dans le cadre des tests de résistance, les ratios d'actions ordinaires de catégorie 1 des banques dont les actifs combinés représentent plus de 65% du total des actifs des banques commerciales de Chine se sont maintenus à 7% et plus, attestant la forte résilience du système financier.
Elle a annoncé que les banques commerciales chinoises avaient intensifié les efforts pour traiter les prêts non productifs (PNP) et maintenir leur ratio à un bas niveau. La Commission de contr?le bancaire de Chine a indiqué plus t?t que le ratio de PNP des banques chinoises s'était établi à 1,74% fin septembre, un niveau inchangé par rapport au trimestre précédent.
Selon les données du FMI, le ratio de PNP des banques chinoises était de 1,674% en 2015, soit beaucoup moins que le niveau moyen de 3,925% à l'échelle mondiale.
Parallèlement, la rentabilité des entreprises s'est améliorée cette année, et les emprunts des gouvernements locaux ont été soutenus par des actifs générateurs de trésorerie à long terme, rendant très improbable toute sous-estimation du ratio des PNP, a ajouté la banque centrale.
"Dans l'ensemble, les rapports ont présenté des évaluations professionnelles et précieuses concernant le système financier chinois et les recommandations sont très pertinentes dans le contexte de l'approfondissement de la réforme financière en Chine", a-t-elle indiqué.
La Chine s'inspirera des recommandations, continuera d'approfondir la réforme du secteur financier, et prendra des mesures concrètes en vue de ma?triser les risques et de renforcer la coopération avec les organisations internationales, a-t-elle noté.