Dernière mise à jour à 08h35 le 29/09
La Cité de la beauté (Beautéville), fondée en 2015, se trouve dans la Zone industrielle cosmétique de Huzhou, au sud-ouest de Shanghai, dans la province du Zhejiang. Située à proximité de quatre ports et de quatre aéroports internationaux,"Beautéville" ambitionne de devenir un p?le cosmétique international, doté d'entrep?ts et d'unités logistiques, mais aussi de centres de recherche et de certifications, d'établissements de formation, d'un musée de la cosmétologie, de jardins de plantes aromatiques et de circuits de vente...
C'est aussi la plus grande ambition de Hou Juncheng, un des fondateurs et acteur principal de la Cité de la beauté. "Pour réaliser cette ambition, je voyage sans cesse aux quatre coins du monde. Je présente le projet, je distribue des brochures, de sorte que tout le monde me prend pour un agent commercial", indique-t-il.
M. Hou a commencé à travailler dès l'age de 16 ans, l'année où il a perdu son père. Il a débuté comme réparateur de tracteurs, puis comme représentant de commerce dans les cosmétiques avant de réussir finalement à créer sa propre entreprise, PROYA Cosmetics Co. Ltd., dont le chiffre d'affaires atteint les 5 milliards de yuans. En raison d'une surcharge de travail, il a souffert de discarthrose durant de longues années. A l'occasion d'une opération, il a réalisé que "l'être humain était fragile comme un brin d'herbe et que la vie était courte". Mais il est déterminé depuis à faire quelque chose pour l'industrie cosmétique de la Chine et par là même pour son pays.
"Je savais que ce serait très fatiguant, épuisant. Je recommence à travailler comme un agent commercial au lieu de me reposer comme je pourrais le faire en tant que patron de société", indique-t-il.
Il se souvient bien du jour où il est arrivé à l'aéroport de Paris-Charles- de-Gaulle à 4 heures du matin. Il a ensuite pris un avion pour être à Casablanca à 10 heures. Puis, avec ses 125 kilos de bagages, il a fait sept heures de route en voiture pour se rendre dans un institut marocain avant de regagner finalement Casablanca, toujours sans se reposer. "Au total, cela fait plus de 20 heures sans fermer les yeux. Mon docteur m'a pourtant interdit de fatiguer ma colonne dans laquelle il y a quatre vis et deux plaques de métal. Mais tant pis pour moi, je me complique la vie à jouer le r?le d'un 'commis' à cause de cette ambition", se moque-t-il.
"Tout ce que je fais aujourd'hui, c'est pour réaliser mon rêve, qui est aussi celui de l'industrie cosmétique chinoise, et qui fait partie du rêve du pays", indique-t-il, "Pour ce faire, une trentaine de mes confrères ont consenti à créer une entreprise pour assumer toute la logistique et les opérations liées à la création de la Cité de la beauté. Ce projet a attiré l'attention des gouvernements de Huzhou et de la province du Zhejiang, qui à leur tour nous soutiennent pour faire de la Cité de la beauté un centre industriel des cosmétiques."
D'après M. Hou, la consommation des Chinois en cosmétiques n'est que le dixième de celle des étrangers. Pourtant, les entreprises chinoises ne représentent qu'un tiers du marché chinois, les deux autres tiers étant occupés par des marques étrangères. Le potentiel est donc immense pour cette industrie chinoise qui est écologique et économique en énergie avec une grande valeur ajoutée.
Après deux ans d'efforts, la Cité de la beauté a pris forme avec un investissement total de 12,5 milliards de yuans sur une superficie de 3,28 km2. Une trentaine d'entreprises étrangères y sont installées.
"Notre objectif est de faire venir des dizaines d'entreprises cosmétiques étrangères qui sont les meilleures du monde. On va élaborer des normes communes acceptées par toutes les entreprises installées ici et on va mettre le logo de la Cité de la beauté sur tous les produits qui y sont fabriqués pour montrer qu'elle représente ce qui se fait de mieux en termes de qualité dans le monde", explique M. Hou.
"Nous voulons que la Cité de la beauté soit aussi connue que Grasse, Provence et la Cosmetic Valley. On a d'ailleurs signé des accords de coopération pour que les entreprises chinoises et fran?aises s'entraident quant à l'accès au marché et à la promotion des produits dans chacun des pays. Il s'agit là d'une relation gagnant-gagnant et on devrait s'ouvrir davantage pour englober les meilleures entreprises et les meilleurs spécialistes mondiaux en vue d'un plus grand développement au bénéfice de tous", déclare M. Hou.