Dernière mise à jour à 08h40 le 20/01
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a définitivement donné raison lundi à la Chine dans le litige l'opposant à l'Union européenne (UE) concernant les taxes antidumping frappant des produits chinois depuis sept ans.
Cela signifie que toute pratique discriminatoire en général et les mesures anti-dumping infondées prises contre les produits et les exportateurs chinois en particulier sont condamnées par l'OMC, alors que la Chine est plus que jamais déterminée à défendre ses intérêts commerciaux légaux.
En vertu de cette décision, les mesures antidumping de l'UE visant des éléments de fixation en fer et en acier (vis, boulons, écrous, etc.) chinois sont jugées contraires aux règles du commerce international.
Il s'agit de la décision finale de l'OMC dans ce long contentieux entre Beijing et Bruxelles, l'organisation internationale basée à Genève s'étant prononcée déjà trois fois en faveur de la Chine sur ce dossier.
En décembre 2010, l'OMC, saisie l'année précédente par la Chine, lui a donné raison en première instance, puis en deuxième instance en juillet 2011. En 2013, la Chine, estimant que l'UE n'avait pas suffisamment modifié sa politique, a repris son combat devant l'OMC et demandé la mise en place d'un panel (groupe d'experts) devant se prononcer sur les mesures européennes. Celui-ci a donné raison à la Chine en ao?t 2015. L'UE, qui a fait appel, a été déboutée lundi.
A cause de ce contentieux, la Chine a subi une perte économique d'environ 918 millions d'euros, ainsi que la perte de 100.000 emplois.
Le ministère chinois du Commerce a salué la décision de l'OMC, tout en réaffirmant dans un communiqué la détermination du gouvernement chinois à faire valoir les règles commerciales internationales pour défendre ses intérêts. Il a pressé l'UE de se conformer rapidement à la dernière décision de l'OMC et d'abolir dès que possible ces mesures antidumping illégales.
Selon un responsable du ministère, ce contentieux pourrait conna?tre trois issues: l'UE met fin à ces taxes illégales, ce qui améliorera l'environnement commercial sino-européen; Bruxelles ouvre des négociations avec Beijing pour tenter de parvenir à un compromis; enfin, l'UE ignore la décision de l'OMC, ce qui obligera la Chine à riposter.
Rappelant que l'UE ne doit pas sous-estimer la détermination de la Chine à défendre ses intérêts dans le cadre de l'OMC, le ministère a fait remarquer que la Chine se réservait le droit de prendre des mesures supplémentaires dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l'OMC, au cas où l'UE ne respecterait pas la décision de l'OMC.