Dernière mise à jour à 08h21 le 16/04
Le président du Parti communiste des Etats-Unis (CPUSA), John Batchell, estime que le marxisme constitue une vision "dynamique" et "philosophique" qui permet de guider les combats d'aujourd'hui et de demain de sa formation.
PERSPECTIVE DYNAMIQUE
Dans un récent entretien accordé à Xinhua, il voit en cette théorie "un guide pour agir", tant au niveau de la stratégie que de la tactique.
Pour M. Batchell, le marxisme "est toujours ouvert à de nouvelles expériences et, par conséquent, change sans cesse et se développe comme un corpus de théories et de pensées".
Cette ouverture à la nouveauté a inclus tout ce que les mouvements démocratiques ont produit aux Etats-Unis, dit-il, citant notamment le mouvement des droits civiques dans les années 1960. Selon lui, "ceci a vraiment eu une influence importante en matière de stratégie et de tactique" et "la résistance pacifique, non violente est une forme de lutte très importante".
Aussi, John Batchell préfère parvenir à un changement révolutionnaire par des moyens pacifiques et non pas armés. "C'est ce que j'appelle notre voie démocratique, celle qui passe par l'arène électorale, mais aussi par d'autres lieux démocratiques où nous ne cessons d'essayer d'étendre nos droits", explique-t-il.
En ce sens, le marxisme constitue "une vision et un outil essentiels" pour chaque parti révolutionnaire et chaque activiste de la classe ouvrière, indique le chef du CPUSA. Cette théorie, "nous entendons en faire la propriété de tous".
DE DIFFICILES LUTTES
Fondé en 1919, le CPUSA compte aujourd'hui quelque 5.000 membres dans le pays. Il a été actif dans une série de mouvements politiques et sociaux, allant des droits des travailleurs à la protection environnementale en passant par la paix, selon John Batchell.
Le dirigeant rappelle que le mouvement communiste a beaucoup souffert sous le maccarthysme dans les années 1950 aux Etats-Unis, étant interdit, et même depuis, devant se battre pour restaurer sa légalité et montrer la véritable image de lui-même.
En dépit des difficultés, le CPUSA "cro?t réellement en tant que force politique", se félicite M. Batchell. "Beaucoup de gens ont récemment rejoint le parti. Beaucoup d'entre eux viennent de petites villes de tout le pays. Nous espérons qu'ils deviennent plus actifs".
Par ailleurs, le chef du PC américain estime que la volonté du président Donald Trump de taxer les importations d'acier et d'aluminium sont une véritable "arnaque" et du "populisme bidon".
"Tout ce qu'ils font, c'est pour les intérêts des plus riches et, au final, des plus grosses entreprises", dénonce-t-il. "La question des droits de douane (...) est une mesure préjudiciable" qui donne de faux espoirs une toute petite fraction de la classe ouvrière, la montant contre les agriculteurs et les ouvriers d'autres pays".
LIENS FRATERNELS AVEC LE PCC
Pour John Batchell, le CPUSA et le Parti communiste chinois (PCC) ont noué des "liens fraternels".
"Nous essayons de trouver un moment pour nous voir et avoir des discussions bilatérales. Nous coopérons également au niveau théorique, mais ce n'est pas assez", avoue-t-il en confiant que sa formation aimerait entretenir "des relations plus élevées et plus étroites" avec le PCC, avec notamment des visites mutuelles.
Ce qui l'impressionne le plus, c'est la capacité du PCC à s'être engagé sur une voie de développement dans des circonstances très difficiles, évoquant les efforts faits pour faire passer la Chine de "pays tout à fait sous-développé à pays moderne et les pas que la Chine a accomplis ces 15 dernières années pour devenir réellement une puissance mondiale".
"Je pense que la Chine va continuer d'influencer de plus en plus chaque aspect de la vie, pas seulement en raison de sa taille et de son influence énormes dans le système économique mondial, mais aussi en raison de l'attention qu'elle porte à l'amélioration du sort des travailleurs, à l'élimination de la pauvreté et à l'octroi d'un niveau de vie standard pour chacun", pense M. Batchell.
En ce sens, ce que fait le PCC en matière de gouvernance et de leadership constitue à ses yeux le bon exemple de ce qu'il faut faire.
"Nous n'avons peut-être pas la même approche sur le modèle de socialisme à suivre, avec des réalités différentes, des circonstances matérielles différentes et une histoire différente, mais la Chine se développe. A l'évidence, c'est un exemple important et nous pouvons tirer des le?ons de votre expérience", dit le chef du CPUSA.
"Je suis certain qu'il y aura à l'avenir de nombreuses opportunités de travailler ensemble, absolument", conclut-il.