Tanger, ville industrielle voisinant le détroit de Gibraltar, attire de plus en plus les entreprises chinoises grace à sa main d'oeuvre bien formée et ses atouts uniques en matière de transport maritime. Cette ville d'un million d'habitants devient ainsi une place forte pour la coopération économique sino-marocaine.

Le partenariat tripartite Maroc-Chine-Afrique commence à trouver sa voie à travers la finalisation du projet d'écosystème de transport électrique mené par le groupe chinois BYD Auto Industry. Un protocole d'accord a été signé le 10 décembre entre BYD et les autorités marocaines, en présence du roi Mohamed VI et du président du groupe BYD Auto Industry WANG Chuanfu.

Ce projet d'envergure prévoit à terme l'installation d'une usine de batteries, d'une usine de véhicules de tourisme électriques, d'une usine d'autobus et de camions électriques et d'une usine de wagons de train monorail électrique. Il occupera une superficie de 50 hectares, dont 30 couverts, et créera 2.500 emplois directs.

Leader mondial du transport électrique, BYD Auto Industry compte 220.000 employés, répartis sur plus de 30 sites industriels dans le monde. "BYD est heureux de coopérer avec le Maroc sur ce projet, et partager son expérience développée dans plusieurs pays au cours de ces dernières années dans le développement d'écosystèmes de mobilité électrique", a déclaré son président, Wang Chuanfu.

Le projet sera réalisé sur la plateforme Tanger Med Zones, qui constitue un p?le régional de compétitivité avec plus de 650 entreprises en activité autour de filières prépondérantes telles que l'automobile, l'aéronautique, le textile et les services. Avec son offre infrastructurelle de premier plan, sa réserve foncière importante et un tissu industriel solidement implanté, Tanger Med Zones englobe sur 1.200 hectares Tanger Free Zone, Tanger Automotive City, Renault Tanger, Tétouan Park et Tétouan Shore.

De même, le royaume chérifien et l'industriel chinois Haite ont signé en mars dernier un contrat pour la création d'un p?le industriel, "Cité Mohammed VI Tanger Tech", près de Tanger. Il s'agit d'une ville moderne, futuriste, écologique, connectée aux nouvelles technologies, qui nécessitera un investissement colossal de l'ordre de 10 à 11 milliards de dollars.

Cette cité devrait na?tre aux portes de l'Europe dans une zone mitoyenne du plus grand port de transbordement d'Afrique, Tanger Med. Elle devrait accueillir plus de 200 entreprises chinoises et permettre d'employer dans les secteurs de l'habitat, de la santé et de l'éducation plus de 200.000 personnes dans les dix ans à venir.

Parallèlement, Haite a convenu avec Morocco-China International et le groupe marocain BMCE Bank of Africa de la création d'un fonds d'investissement sino-marocain d'une taille cible d'un milliard de dollars.

Tous ces projets renforcent la présence chinoise en Afrique du Nord, tout en stimulant l' industrie marocaine, déjà très dynamique. Selon le ministre marocain de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, "les opérateurs chinois ont commencé à chercher de nouvelles zones de délocalisation pour devenir investisseurs et conserver leurs clients. Il y a donc un réel intérêt pour ce type d'opérations et je peux vous dire que nous sommes en contact avec nombre d'opérateurs chinois qui sont dans ce même état d'esprit".

A noter que le port Tanger Med, le plus grand d'Afrique en termes de volume de trafic, a fêté en novembre son dixième anniversaire avec une capacité de maximum de 3 millions de conteneurs par an. "Nous sommes prêts à accueillir plus d'entreprises chinoises et participer activement à l'initiative 'la Ceinture et la Route' afin de promouvoir la coopération gagnant-gagnant entre le Maroc et la Chine", a indiqué Mehdi Tazi, PDG de Tanger Med.