Dernière mise à jour à 11h28 le 29/07
Le général Abdourahamane Tchiani, chef de la garde présidentielle, s'est déclaré, vendredi à la télévision nationale, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNPS).
Les Forces de défense et de sécurité nigériennes, réunies au sein du CNSP, ont mis fin au régime de la septième République du Niger, "motivées par la seule volonté de préserver notre chère patrie face d'une part à la dégradation continue de la situation sécuritaire, et cela sans que les autorités ne nous laissent entrevoir une véritable solution de sortie de crise, d'autre part (à) la mauvaise gouvernance économique et sociale", a déclaré le général Tchiani dans un message à la nation.
La dure réalité de l'insécurité au Niger telle qu'elle est vécue par "nos Forces de défense et notre laborieuse population avec son lot de morts, de déplacés, d'humiliation et de frustration", ainsi que "les attaques meurtrières et traumatisantes de Bosso, Inatess, Cinagodar, Anzourou, et d'autres encore nous rappellent à suffisance dans notre chair et dans notre ame ces réalités au quotidien", a-t-il poursuivi.
"Nous nous devons en toute humilité et en toute sincérité de poser des questions, de savoir si la prise en charge actuelle de la question sécuritaire au Niger a permis de garantir notre sécurité, celle de nos familles, de nos villages et de notre pays".
Selon lui, "l'approche sécuritaire actuelle n'a pas permis de sécuriser notre pays en dépit de lourds sacrifices consentis par les Nigériens et (du) soutien appréciable et apprécié de nos partenaires extérieurs. Nous ne pouvons plus continuer avec les mêmes approches jusqu'ici proposées au risque d'assister à la disparition progressive et inéluctable de notre pays".
De toute évidence, a indiqué Abdourahamen Tchiani, "les autorités déchues se sont engagées dans une approche qui consiste à mettre en place une sorte de milice pour leurs propres intérêts, toute chose qu'aucun patriote sincère ne saurait accepter".
Sur le plan économique et social, "l'amélioration de l'état actuel de nos finances publiques et du tissu économique de notre pays, la situation de l'école nigérienne et de la santé de nos populations, la lutte contre les détournements des deniers publics, la lutte contre l'impunité, la corruption sous toutes ses formes, le népotisme et les difficultés auxquelles font face les Nigériens au quotidien sont autant de défis face auxquels le gouvernement déchu a montré ses limites".
Par ailleurs, il a réitéré à la population l'appel du CNSP à la sérénité, au calme, à la vigilance et à un sursaut patriotique.
A l'endroit de la communauté internationale, il réaffirme sa volonté de respecter tous les engagements internationaux souscrits par le Niger et ainsi que les droits de l'homme.
Le président nigérien Mohamed Bazoum a été renversé mercredi par les Forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes, réunies au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a justifié dans un communiqué son action "suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale".
Les réactions se multiplient concernant la situation au Niger. La CEDEAO condamne "la tentative de coup" et appelle à la "libération immédiate et sans condition du président Mohamed Bazoum". Quant à l'Union africaine, elle "condamne fermement" l'action du CNSP.
La France et le chef de l'ONU ont chacun condamné toute "tentative de prise de pouvoir par la force". Le chef de la diplomatie européenne Joseph Borrel condamne une "tentative pour déstabiliser la démocratie".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exigé jeudi la libération immédiate et inconditionnelle du président nigérien Mohamed Bazoum, alors que l'ONU suspend les opérations humanitaires au Niger en raison de la situation dans le pays.
Les Etats-Unis se sont déclarés mercredi "profondément préoccupés", et ont appelé à la libération immédiate du président Mohamed Bazoum.