Dernière mise à jour à 09h33 le 20/04
Quelques 300 jeunes bénévoles se sont mobilisés à Alger pour encadrer les manifestations populaires de vendredi et éviter "tout débordement".
Vêtus de gilets oranges, ces jeunes gens qui se fondent dans la masse interviennent pour "faire revenir à la raison" tout individu qui tenterait de faire usage de la violence, a témoigné Kamel, un des éléments constituant le groupe qui s'est formé via les réseaux sociaux.
Dès la matinée, ces citoyens dont le leitmotiv est "marche pacifique" se sont rencontrés en ville pour faire le briefing et "dispatcher" le travail.
Venus de tous les horizons et de tous les quartiers, certains, issus du corps médical sont chargés de prodiguer des soins aux manifestants qui auraient des malaises, au moment où d'autres veillent à constituer un mur humain pour éviter tout affrontement entre les manifestants et la police antiémeutes.
Cette initiative a été saluée par la population et à la fin de la marche aucun incident n'a été signalé. "Ces jeunes ont bien compris l'enjeu de notre combat qui consiste à préserver l'Algérie et non pas à la détruire", nous dit Malika, une maman d'une cinquantaine d'année, qui affiche son espoir quant à l'issue de ce mouvement né le 22 février dernier.
Pour le neuvième vendredi consécutif, l'Algérie vit au rythme de manifestations populaires qui drainent quelques millions de citoyens à travers tout le territoire national dont la revendication est le départ de "tout le système politique" qui gouverne le pays depuis l'indépendance en 1962 et son remplacement par "une commission nationale de transition".
Le 2 avril dernier, le président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression de la rue, avait annoncé sa démission. Moins d'une semaine plus tard, le président du Sénat Abdelkader Bensalah a été désigné, selon la Constitution algérienne, chef de l'Etat par intérim. Ce dernier a appelé à l'organisation d'élection présidentielle pour le 4 juillet prochain.
La décision d'organiser des élections présidentielles anticipées a aussit?t suscité des contestations massives des représentants de tous bords, dont manifestants, partis politiques d'opposition, des juges et des maires.