Une dizaine de morts, dont au moins un casque bleu, ont été dénombrés suite à l'opération conjointe des forces onusiennes et centrafricaines visant à désarmer des groupes armés du quartier Kilomètre 5 de Bangui mardi dans l'après-midi, a-t-on appris mercredi de sources locales.

Selon des témoins, mercredi, des manifestants venus du quartier Kilomètre 5 sont allés manifester devant le quartier général de la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA, en apportant avec eux 17 corps, alors que d'autres étaient entreposés à la mosquée centrale de Bangui. Plusieurs blessés, dont des civils, ont également été recensés. Les travailleurs de la Croix rouge centrafricaine se sont employés à ramasser les cadavres et à rediriger les blessés vers les centres de santé de référence.

Officiellement, la MINUSCA a annoncé un mort et 9 blessés parmi les casques bleus rwandais ayant opéré au Kilomètre 5, alors que le président de l'Assemblée nationale centrafricaine, Abdou Karim Mekassoua, a parlé de deux casques bleus tués. La mission conjointe de l'Union africaine et des Nations Unies en Centrafrique ont parlé de 20 blessés parmi les forces de la MINUSCA.

Vu l'intensité des détonations des armes de tous calibres, de nombreux civils du Kilomètre 5 se sont agglutinés à la mosquée centrale de Bangui, se constituant comme étant de nouveaux déplacés internes.

Suite aux multiples plaintes des commer?ants du Kilomètre 5, sollicitant le concours du gouvernement et de la MINUSCA, pour neutraliser la bande des groupes d'autodéfense qui leur imposent des quêtes, une opération conjointe de désarmement MINUSCA-FACA (Forces armées centrafricaines) et FSI (Force de sécurité intérieure composée de policiers et de gendarmes) a été lancée t?t dimanche sur le Kilomètre 5, avec pour principale cible, le chef de bande Matar Nimeri alias "Force", qui continue de vivre en cachette.

Le lendemain lundi vers 23 heures, une base avant-gardiste des casques bleus sur le chemin vers la résidence du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, a fait l'objet d'une attaque lancée par des assaillants lourdement armés, jusque-là inconnus.

Mardi après-midi, pendant que le Kilomètre 5 était en ébullition, des prisonniers, anciens compagnons du chef rebelle Abdoulaye Hissène, jugés et condamnés janvier dernier à de lourdes peines, se sont mutinés à la prison centrale de Ngaragba, cassant les portes de leurs cellules. Aucun d'entre eux n'a pas pu s'échapper.