Les épouses des militaires maliens détenus à la suite du contre coup d'état du 30 avril 2012 ont exigé le jugement ou la libération de leurs époux, lors d'une conférence de presse lundi à Bamako.

Les présumés auteurs du massacre des bérets rouges, le 30 avril 2012, dont le général Amadou Haya Sanogo, ex-chef de la junte militaire qui a renversé l'ancien président Amadou Toumani, sont détenus depuis quatre ans sans être jugés.

Leurs épouses se sont regroupées en collectif pour exiger "le jugement immédiat sinon la libération" de leurs maris.

"Nous réclamons le jugement immédiat de nos époux et à défaut leur mise en liberté provisoire car cette détention, si elle devait se prolonger, est illégale", a déclaré Dembélé Madina Sissoko, présidente du collectif.

"Nous invitons les autorités du Mali, précisément le président de la République et chef de l'Etat, Ibrahim Boubacar Ke?ta, à prendre à bras le corps le dossier de nos époux car on ne peut parler de réconciliation alors que l'armée est divisée", a-t-elle ajouté.

Mme Sissoko a rappelé que le code de procédure pénale malien stipule "qu'en matière criminelle, le délai de détention provisoire ne peut excéder trois ans". Avant cette sortie médiatique, des épouses des militaires détenus, le général Sanogo et ses co-accusés ont observé une grève de la faim du 6 au 12 novembre, a-t-elle indiqué.

Le contre coup d'état du 30 avril 2012, mené par le colonel Abidine Guindo, s'est soldé par le massacre de plusieurs militaires maliens de part et d'autre (bérets rouges et bérets verts).

Des corps de militaires ont été retrouvés dans une fosse commune à Diago, non loin de Bamako, qui sont supposés être les corps de 21 bérets rouges tués lors du contre coup d'état.

Le procès du général Sanogo et ses co-accusés a été reporté en novembre 2016 afin d'effectuer des tests d'ADN. Mais, pour l'instant, les résultats des tests d'ADN ne sont pas disponibles.