Dernière mise à jour à 08h56 le 29/08
L'interdiction historique du plastique au Kenya, qui est entrée en vigueur lundi, a re?u un accueil mitigé de la part des commerces de détail, inquiets de son impacte sur leurs activités malgré ses bénéfices environnementaux proclamés.
Les petits commer?ants qui ont parlé à Xinhua ont fait savoir qu'ils n'étaient pas opposés à cette interdiction car elle allait réduire la pollution de l'environnement, mais ont toutefois appelé les autorités à leur fournir des matériaux d'emballage alternatifs pour éviter les pertes.
"Un passage des sacs plastiques aux alternatives environnementales est une initiative louable. En tant que propriétaires de petits commerces, nous accueillons cette décision mais espérons que le gouvernement a mis en place des mesures solides pour nous éviter des pertes financières", a expliqué George Wamba, propriétaire d'une épicerie de la banlieue de Nairobi.
La secrétaire à l'Environnement et aux Ressources naturelles, Judi Wakhungu, avait annoncé le 28 février que l'interdiction du plastique serait mise en place à la fin du mois d'ao?t pour booster les références écologiques du pays.
Les industriels se sont cependant opposés à la directive de Mme Wakhungu, invoquant la perte d'emplois et de revenus.
La Cour suprême a brièvement suspendu l'initiative et conseillé aux parties de résoudre le problème à l'amiable.
Mais l'Etat a bien fait savoir qu'il ne reviendrait pas sur sa décision d'éliminer les sacs en plastique et a appelé les industriels et commer?ants à opter pour des alternatives environnementales.
Le 26 ao?t, les juges de la Cour suprême ont décidé que l'interdiction était maintenue, ouvrant ainsi la voie à l'élimination des stocks des commer?ants sous peine de versements de pénalités astronomiques.
Les avis concernant cette initiative gouvernementale sont divisés chez les Kenyans de tous horizons. Les défenseurs de l'environnement saluent quant à eux cette mesure qu'ils qualifient de pas de géant pour la protection de l'avenir du pays.
La veille de l'entrée en vigueur de l'interdiction des plastiques, c'était le branle-bas de combat pour les commerces qui devaient finir d'éliminer les stocks restants et commander les matériaux d'emballage biodégradables.
Les citoyens ordinaires sont inquiets et partagent pour beaucoup l'avis de Peninah Karugi : "Je suis d'accord si l'interdiction aide à sauver l'environnement, mais je pense que les autorités auraient d? la mettre en place progressivement et sensibiliser les Kenyans au sujet des alternatives".
Le Kenya a rejoint le Rwanda et d'autres pays est-africains qui ont déclaré l'interdiction aux sacs en plastique à cause de leur impact profondément négatif sur les écosystèmes et la santé humaine.
Dans sa dernière évaluation, l'autorité nationale de gestion de l'environnement (NEMA) a révélé que les sacs en plastique contribuent à hauteur de 9% du total des déchets solides et sont responsables de 90% de la dégradation environnementale dans le pays.
Le Kenya compte plus de trente fabricants de sacs en plastique enregistrés, affichant un investissement de capitaux estimé à 80 millions de dollars.
Ces fabricants de plastique emploient 9.000 personnes, qui craignent de perdre leur emploi une fois la mesure pleinement entrée en vigueur.