Dernière mise à jour à 08h52 le 18/11
Le ministre burundais des Droits de la Personne Humaine, des Affaires Sociales et du Genre, Martin Nivyabandi, a salué jeudi la validation de la 2ème génération (2016-2020) de la Stratégie Nationale de Réintégration (SNR) pour les personnes sinistrées, dont réfugiés et personnes déplacées.
"En dépit des acquis hérités de la 1ère génération de la SNR (2010-2015), il persiste hélas à l'issue de cette échéance initialement fixé, d'immenses défis", a-t-il déclaré au cours d'un entretien accordé à Xinhua en marge d'une cérémonie de cl?ture d'un atelier de validation de cette 2ème génération de la SNR pour les burundais sinistrés.
Le ministre Nivyabandi a relevé ainsi la persistance des "personnes déplacées internes"(PDI) vivant encore dans les sites par ici par là à travers le Burundi, l'apparition d'un nouveau mouvement de réfugiés dans les pays limitrophes à la suite de la crise électorale de 2015 et les nouveaux sinistrés produits par les phénomènes de changement climatique, en l'occurrence EL Nino dans les localités burundaises de Gitaza et de cashi (sud).
Selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés(HCR), l'effectif des réfugiés burundais dans la sous-région enregistrés au 31 mars 2016, était de 260.085 personnes dont 133.683 en Tanzanie, 75.688 au Rwanda, 23.848 en Ouganda et 22.204 en République Démocratique du Congo (RDC) ; et qui se répartissent à 51% d'hommes et 49% de femmes.
A ce jour, on enregistre en revanche pour les sinistrés à l'interne, un effectif de 78.948 PDI, dont 13.000 habitants vivant depuis 1993 sur le site de Ruhororo en province de Ngozi (nord).
Les démobilisés devenus handicapés suite aux anciennes guerres civiles inter-burundaises, font également des personnes sinistrées au Burundi, a-t-il fait remarquer.
"La réintégration des Burundais sinistrés pour laquelle nous insistons pour éviter que cette catégorie sociale ne soit plus économiquement au bas de l'échelle, est avant tout un plaidoyer pour l'enracinement d'une culture des droits humains au Burundi. Car, tout le monde, que ce soit le gouvernement, les partenaires et la société civile, sont interpellés pour relever ces vulnérables à travers un combat acharné contre des faits et gestes de marginalisation et de stigmatisation à leur égard", a-t-il martelé.
L'évaluation de la stratégie nationale de réintégration des burundais sinistrés, a-t-il souligné, dégage au premier rang des défis, la problématique des abris (logement), l'accès à la terre et la jouissance du droit de propriété pour les personnes sinistrées.
Le gouvernement burundais, a-t-il expliqué, s'est engagé, parallèlement à ce défi sur l'accès à la terre, "en prenant à bras le corps" la problématique d'explosion démographique, qu'il considère comme "le plus grand" défi du moment.
Pour sortir du cercle vicieux, a-t-il explicité, le gouvernement du président Pierre Nkurunziza, encourage les couples burundais à s'imprégner une culture de planning familial, en faisant en sorte que chaque famille s'en tienne uniquement à trois enfants.
Pour M. Louis Nduwimana, ancien ministre burundais et expert international en matière de recherche de solutions durables à la problématique des personnes sinistrées, les autorités burundaises devraient s'inspirer de la "Convention de Kampala", signée en décembre 2012 dans la capitale ougandaise pour apporter une solution durable à la problématique des PDI.
Signée par 14 Etats africains dont le Burundi, cette convention de l'Union Africaine (UA) sur la protection et l'assistance aux PDI en Afrique, recommande en son article aux Etats parties de permettre aux PDI, d'opérer un choix "pour le retour aux terres d'origine, la réintégration locale ou la réinstallation" pour éviter des conflits récurrents entre elles-mêmes et leurs anciens voisins restés sur les collines d'origine.