Dernière mise à jour à 09h59 le 02/11
Le sénat nigérian a refusé mardi d'approuver la demande du président Muhammadu Buhari d'un prêt de 29,9 milliards de dollars auprès de la Banque Mondiale.
Dans une lettre adressée au sénat nigérian la semaine dernière, M. Buhari a demandé à la haute chambre législative d'approuver l'emprunt auprès de la Banque Mondiale.
Le président a expliqué que cet argent était destiné à l'application rapide de projets concernant tous les secteurs, avec une emphase particulière sur les infrastructures, l'agriculture, la santé, l'éducation, la distribution d'eau, la croissance et la création d'emploi, la réduction de la pauvreté par le biais de programmes de filets de sécurité sociale et de réformes de la gouvernance et de la gestion financière, entre autres.
Sans même le débattre, les membres du sénat ont voté à une écrasante majorité contre la demande de prêt lors de sa présentation par un leader du sénat mardi.
Les Nigérians avaient également exprimé leur rejet de cette demande sur le net, estimant que le plan d'emprunt imposerait un lourd fardeau de la dette au pays ouest-africain.
Pour le Parti Démocratique des Peuples, qui est fermement opposé au plan d'emprunt, ce projet est "anti-peuple" et peut amener le Nigeria entre les griffes du Club de Paris des nations endettées.
L'emprunt externe le plus élevé du Nigeria entre 2010 et 2014 était de 5,2 milliards de dollars en 2014, selon un rapport de la Banque Centrale du Nigeria.
Dans sa lettre de demande d'approbation, pour justifier son programme d'emprunt, le président Buhari mettait en avant l'immense déficit en infrastructures que le pays conna?t actuellement et les énormes ressources financières requises pour réduire le fossé face aux ressources en baisse et l'incapacité des clauses budgétaires annuelles à combler le déficit des infrastructures.
"J'aimerais souligner le fait que les projets et programmes du plan d'emprunt ont été choisis selon les évaluations économiques techniques positives et les contributions qu'ils apporteraient au développement socioé-conomique du pays, y compris la création d'emplois et la réduction de la pauvreté et la protection des plus vulnérables et des très pauvres de la société nigériane", a écrit le dirigeant nigérian dans sa lettre au sénat.
A cause de la baisse drastique des recettes du pétrole, le Nigeria doit faire face à d'autres problèmes pour financer le fossé dans les revenus publics estimé à environ 20 milliards de dollars par an.
Par Olatunji Saliu