Dernière mise à jour à 15h25 le 06/08
Au Niger, alors que les médecins spécialistes observent une grève depuis lundi dernier, c'est au tour des pharmaciens, des médecins généralistes, et des dentistes d'abandonner les formations sanitaires depuis jeudi, a constaté vendredi matin un correspondant de l'agence de presse Xinhua à Niamey.
La grève de 48 heures des pharmaciens, médecins et dentistes, sur l'ensemble du territoire national, fait suite au refus du gouvernement de satisfaire leur requête de réintégrer une quarantaine de leurs camarades "irrégulièrement licenciés" pour abandon de postes.
En effet, dans un arrêté pris en juillet dernier par le ministère nigérien de la Santé publique, plusieurs médecins ont été révoqués pour refus de rejoindre leurs nouveaux postes d'affectation.
Selon le secrétaire général adjoint du Synphamed (syndicat des pharmaciens, médecins, dentistes), M. Sani Mamane, d'autres camarades ont été irrégulièrement licenciés alors même qu'ils avaient regagné leurs postes dès un premier communiqué du ministère.
Pour lui, c'est une anomalie qu'il faut corriger en réintégrant ces camarades illégalement révoqués.
Cette grève initiée par le Synphamed intervient alors que depuis cinq jours, lundi dernier, les médecins spécialistes du Niger observent un arrêt de travail sur l'ensemble du territoire national pour exiger du gouvernement une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Depuis plus d'un an et demi un différend oppose les médecins spécialistes et le gouvernement nigérien sur le rehaussement de leur indice de base, proportionnellement à leur niveau d'étude, de même que l'élaboration d'une grille salariale propre.
Ils réclament le rétablissement de l'équité en reconnaissant aux médecins spécialistes nigériens leurs droits correspondants aux années de spécialisation qu'ils ont du suivre après le doctorat.
Le gouvernement dit ne pas pouvoir supporter le payement d'avantages supplémentaires à ces spécialistes, en dehors de la prime de spécialisation dont ils bénéficient déjà.
Depuis, les médecins spécialistes observent des grèves perlées, dans le but d'aboutir un jour à une solution.
Vendredi matin, à l'exception de certains h?pitaux de la capitale qui fonctionnent avec un service minimum, la quasi-totalité des centres de soin ainsi que les maternités étaient fermés, laissant les patients dans un grand désarroi. Dans les cabinets des médecins restés fermés, tous les rendez-vous sont annulés ou reportés.