Une avenue de Ouagadougou, sur laquelle le journaliste d'investigation Norbert Zongo a été assassiné le 13 décembre 1998, porte désormais son nom.

"Ceux qui ont assassiné Norbert Zongo, en tout cas pour ceux qui sont encore vivants, sont désormais aux arrêts. Nous avons assisté à leurs inculpations (et à) leurs interpellations. Ils sont aujourd'hui enfermés", a déclaré le Premier ministre Yacouba Issac Zida lors d'une cérémonie tenue samedi.

Norbert Zongo a été retrouvé mort calciné le 13 décembre 1998 dans son véhicule, en compagnie de trois de ses proches, alors qu'il enquêtait sur une affaire incriminant Fran?ois Compaoré, frère cadet de l'ex-président Blaise Compaoré.

Selon la justice burkinabè, trois militaires de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), auteur du putsch manqué du 16 septembre dernier, ont été inculpés dans cette affaire.

"Nous attendons qu'ils puissent être jugés", a ajouté M. Zida, ex-commandant en second du RSP.

Jeudi, des organisations de la société civile burkinabè, qui ont prévu des manifestations dimanche, estiment que la "lenteur" dans le traitement de ce dossier constituait "un échec" du gouvernement de Transition qui doit passer la main aux nouvelles autorités d'ici l'année prochaine.

"Nous demandons la compréhension de la population et rassurons que toutes les dispositions sont prises pour que le dossier avance normalement jusqu'à son règlement définitif", a écrit vendredi, dans un communiqué, le procureur général près la Cour d'appel de Ouagadougou, Laurent Poda, qui a promis "de donner certains détails sur l'évolution de la procédure dès que le juge d'instruction le jugera opportun".