Le Forum sur la coopération Chine-Afrique (FCSA, FOCAC en anglais), qui se déroule vendredi et samedi à Johannesburg, offre une grande opportunité pour la coopération sino-africaine. A cette occasion, le président chinois Xi Jinping devrait annoncer de nouvelles mesures pour aider le continent dans des domaines tels que l'industrialisation, la sécurité alimentaire et la santé publique.

En effet, la Chine a apporté une grande aide aux pays africains au cours de ces 60 dernières années, en particulier aux pays d'Afrique subsaharienne, confrontés aux plus grandes difficultés en matière de santé, de réduction de la pauvreté et de stabilité sociale.

L'Afrique constitue un important bénéficiaire de l'aide chinoise. Ports, stades, chemins de fer et centres de conférence construits par la Chine ont apporté une contribution tangible aux infrastructures du continent, ainsi à son développement économique et social.

Les temps changent et l'engagement chinois envers l'Afrique évolue. Comme le dit un proverbe chinois: "Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson". La Chine commence à accorder de plus en plus une attention particulière à la capacité de développement indépendant, ce qui est considéré par beaucoup comme une contribution spéciale de la Chine pour l'Afrique.

DE NOUVELLES CONTRIBUTIONS

Outre les infrastructures, l'éducation et la formation constituent une base fondamentale pour le développement durable et la transformation structurelle de l'Afrique. Par conséquent, la Chine met un accent particulier sur la formation et le transfert de technologie à l'Afrique pour l'aider à renforcer sa capacité de construction.

Ces dernières années, la Chine a aidé à construire des écoles, fourni des bourses d'études, créé des Instituts Confucius, formé des techniciens et envoyé des experts et des bénévoles vers le continent africain.

A cette date, la Chine a créé plus de 40 Instituts Confucius en Afrique et, en 2013, elle a décidé de mettre en ?uvre son programme "Talents africains" consistant à former 30.000 personnes dans différents secteurs pour l'Afrique et à fournir 18.000 bourses aux étudiants africains.

Beijing a également promis d'intensifier le transfert et l'adaptation locale de technologies avancées en faveur des pays africains et d'aider les pays du continent à renforcer leur capacité de développement indépendant.

Déjà en 2009, la Chine avait annoncé la mise en place de 20 centres agricoles de démonstration technique en Afrique, l'envoi de 50 équipes techniques agricoles, la formation de 2.000 agronomes africains. La mise en application de ces mesures se déroule bien actuellement.

Par ailleurs, le gouvernement chinois a également offert son aide dans plusieurs domaines, notamment la santé. Depuis l'épidémie d'Ebola l'an dernier, la Chine a livré plus de 117 millions de dollars d'aide humanitaire et envoyé des centaines de travailleurs médicaux sur la ligne de front en Afrique de l'Ouest frappée par l'épidémie.

En outre, la Chine a participé activement à des missions de maintien de paix dans des pays africains. Devant l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, M. Xi a annoncé que son pays allait fournir 100 millions de dollars à l'Union africaine afin qu'elle puisse notamment créer une force de réserve permanente destinée à répondre aux situations d'urgence sur le continent.

Pour le ministre chinois des Affaires étragères, Wang Yi, la coopération sino-africaine est entrée dans une ère nouvelle et les deux parties doivent combiner les avantages de la Chine, qui jouit d'une expérience en matière de développement et de production, avec ceux de l'Afrique, riche en ressources naturelles et humaines.

UN NOUVEAU TYPE DE RELATIONS

Les relations amicales entre la Chine et l'Afrique servent de parfait paradigme au concept de M. Xi sur "les relations internationales de nouveau type". La Chine, en tant que partenaire traditionnel de l'Afrique, ne suivra pas la voie empruntée par les pays occidentaux.

Bien que la Chine fournisse une aide importante aux pays africains, elle ne se présente jamais comme leur "patron" et soutient fermement la résolution des problèmes africains par les Africains selon leurs modalités, a assuré Wang Yi.

La Chine va aider l'Afrique à atteindre l'auto-développement et à créer un environnement pacifique et stable pour obtenir des progrès sur le long terme. Elle ne fixe pas de conditions politiques à son assistance, ni s'immiscera dans les affaires intérieures des pays africains, a promis M. Wang.

Le professeur Peter Kagwanja, président de l'Institut de politique de l'Afrique, un groupe de réflexion panafricain basé à Nairobi (Kenya), estime que, contrairement aux pays occidentaux, le gouvernement chinois exerce son influence en Afrique en promouvant le développement et les échanges humains.

Pour M. Kagwanja, il existe un consensus entre la Chine et ses amis africains selon lequel la coopération mutuellement bénéfique et la non-ingérence dans les affaires souveraines d'un pays seront des principes toujours respectés.

"L'idée d'une paix axée sur le développement se manifeste dans la participation croissante de la Chine au maintien de la paix, à la résolution des conflits et à l'intervention humanitaire en Afrique", juge le Pr Kagwanja.

Pour Liu Hongwu, directeur de l'Institut chinois de recherche sur l'Afrique (IRA), ce "concept africain" unique fait avancer non seulement la coopération entre la Chine et l'Afrique, mais établit un modèle pour le reste du monde en matière de relations avec l'Afrique.

Au cours des dix dernières années, aussi bien en Occident que parmi les pays en développement, les dirigeants suivent ou imitent le mécanisme du Forum de coopération Chine-Afrique pour traiter ou développer la coopération avec l'Afrique, ce qui aide à renforcer largement le statut de cette dernière sur la scène internationale, indique M. Liu, qui y voit une "nouvelle contribution" de la Chine.