Dernière mise à jour à 08h33 le 30/11
Le président djiboutien Ismail Omar Guelleh s'est envolé dimanche pour Paris à la tête d'une forte délégation, afin de participer aux travaux de la conférence mondiale sur le climat, Cop21, qui se tiendra dans la capitale fran?aise du 30 novembre au 11 décembre.
Lors de cet évènement qui constitue la plus grande opportunité mondiale sur le plan du financement climatique, Djibouti, à l'instar des 195 autres parties membres de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), va présenter sa stratégie nationale afin de mobiliser des fonds pour permettre au pays de devenir une nation émergente dans les années à venir.
Djibouti qui ambitionne de devenir à l'horizon 2020 le premier pays africain à utiliser 100% d'énergie verte a opté pour une stratégie nationale orientée vers le développement durable, tout en capitalisant sur sa position géostratégique qui la place au croisement de la mer Rouge et de l'océan Indien.
Cet Etat de la Corne d'Afrique qui est également l'un des premiers d'Afrique à avoir annoncé ses engagements pour le climat en vue de la COP21, est devenu le 14 ao?t dernier le 6ème pays du continent et le 54ème pays au monde à avoir soumis son Plan d'Action à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques qui a fait l'objet de validation d'un décret présidentiel.
A travers ce document, Djibouti s'engage à réduire de 40% ses émissions des gaz à effet de serre (GES) d'ici l'an 2030, par rapport au niveau d'aujourd'hui. Le pays qui compte bénéficier du Fonds Vert pour le Climat et d'un appui international pour la réussite de son plan d'action, a déjà engagé de nombreux programmes en matière d'adaptation, dont notamment la réduction de la vulnérabilité aux sécheresses, la protection contre l'augmentation du niveau moyen des mers, l'élargissement de l'accès à l'eau, la protection de la biodiversité, et le renforcement de la résilience des populations rurales.
Dans ce plan d'action national, Djibouti réaffirme également sa conviction dans le principe de responsabilité collective, mais différenciée, appelant surtout à la mobilisation de la communauté internationale.
En effet selon les autorités djiboutiennes, avec son climat sec et un faible niveau de développement social, Djibouti est vulnérable à un certain nombre d'impacts liés au climat dont la sécheresse et les températures extrêmes, la hausse du niveau de la mer, les crues éclaires et la salinisation de l'eau et des sols. Ces phénomènes ont déjà été observés dans le pays et devraient augmenter en fréquence et en intensité dans l'avenir d'après les scénarios climatiques.
Toujours selon les études du ministère djiboutien de l'Environnement, dans le cas d'un scénario climatique optimiste, le co?t des dommages dépasserait les 5 milliards de dollars.
Cependant, en investissant près d'un milliard de dollars USD, il serait possible de diminuer par deux les co?ts totaux des impacts compte tenu des dommages résiduels, notent ces mêmes études.
Devant ce constat, les autorités djiboutiennes ont prévu l'organisation d'une campagne de communication à Paris afin de permettre à Djibouti de mieux mobiliser les besoins de financement indiqués dans la Contribution du pays. Cette campagne de communication pour le compte de Djibouti sera effectuée à Paris durant ce sommet par le groupement constitué d'un cabinet Djiboutien OPTIMUM PRO appuyé par le groupe international HOPSCOTCH concepteur de SOLUTION COP21 et par ailleurs un des principaux organisateurs officiels de la COP21.
En premier lieu, une importante conférence dédiée aux potentialités d'investissements de la République de Djibouti sera organisée le 2 décembre à l'H?tel de l'Industrie à Paris. Quelques 100 personnes de divers horizons, tels que des investisseurs, des bailleurs de fonds sont attendus. Plusieurs départements ministériels djiboutiens mais également le secteur privé du pays ont contribué à l'organisation et au financement de cette conférence dont l'objectif sera de mobiliser des fonds en faveur de la résilience aux effets du changement climatique qui constitue une question d'intérêt général et concerne tout le monde tant le secteur public que le secteur privé.
La 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Cop 21) envisage d'obtenir, pour la première fois en plus de 20 ans de négociations aux Nations Unies, un accord universel juridiquement contraignant sur le climat, ayant pour but de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C.
Près de 150 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus à cette conférence qui ambitionne de poser les jalons d'un véritable tournant dans l'approche que les sociétés contemporaines se font de la notion de changement climatique.
La COP 21 entend instaurer un protocole contraignant à toutes les 195 parties signataires de la convention des Nations unies sur le changement climatique. En clair, les pays développés dont la responsabilité est incontestablement engagée dans le processus de réchauffement climatique seront essentiellement invités à contribuer à la création d'un fonds de solidarité des pays du monde sur le fondement des problèmes liés au réchauffement climatique.