Dernière mise à jour à 15h44 le 29/11
La Turquie jure de répondre aux mesures punitives que la Russie a annoncées après qu'un avion de gerrue russe Su-24 fut abattu par des chasseurs turcs F-16 près de la frontière syrienne la semaine dernière.
Le ministère turc des Affaires étrangères a émis un avertissement de voyage pour les citoyens turcs samedi, les exhortant à reporter leurs voyages en Russie.
Les autorités turques ont cité les difficultés accrues que les voyageurs turcs sont confrontés.
Selon les informations de presse, des Turcs ont été refoulés à la frontière russe ou maltraités par officiels russes pendant leur séjour en Russie.
La Russie avait demandé à ses citoyens de ne pas se rendre en Turquie pour raison de sécurité.
"En raison des menaces terroristes en Turquie, nous recommandons une nouvelle fois que les citoyens russes évitent de visiter la République de Turquie et nous recommandons aux Russes qui séjourent là-bas pour raisons personnelles de rentrer chez eux", avait indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
La suspension du tourisme devrait être plus nuisible pour la Turquie que la Russie, parce que la Turquie accueille quelque 4,5 millions de touristes russes chaque année et que les recettes sont estimées à quelque 4 milliards de dollars américains.
"Le co?t (de la tension) est beaucoup plus élevé pour la Turquie que pour la Russie", a estimé Lale Kemal, analyste de sécurité à Ankara.
"Le peuple et l'économie de la Turquie vont subir des résultats négatifs", a-t-elle ajouté.
Menderes Turel, gouverneur d'Antalya, province turque qui attire trois millions de touristes russes chaque année, a exprimé l'espoir de voir prochainement la normalisation des relations entre la Turquie et la Russie.
"Le marché russe est très important pour Antalya", a-t-il déclaré.
Les relations entre Ankara et Moscou se sont fortement dégradées après qu'un avion de guerre russe fut abattu près de la frontière syrienne.
Les dirigeants, y compris le président Vladimir Poutine, le Premier ministre Dmitri Medvedev, et le ministre des Affaires étrangères Sergue? Lavrov, ont indiqué clairement que les relations turco-russes seraient sévèrement affectées à moins que la Turquie ne présente ses excuses et offre une compensation à la Russie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exclu la possibilité de présenter ses excuses, tout en conseillant à la Russie de ne pas "jouer avec le feu".
S'exprimant samedi lors d'un rassemblement dans la province de Balikesir (ouest), M. Erdogan a invité la Russie à travailler pour dissiper les différences entre les deux parties.
Le président turc a aussi révélé que M. Poutine et lui allaient se rencontrer lors de la conférence sur le changement climatique à Paris le 30 novembre, dans le but d'atténuer la tension.
Yuri Ushakov, assistant du président Poutine, a affirmé vendredi que ce dernier n'allait rencontrer M. Erdogan car Ankara ne veut pas présenter ses excuses pour avoir abattu l'avion russe.
"Nous avons pas encore re?u de excuses claires de haut niveau politique de la Turquie, ni aucune proposition visant à compenser le préjudice et les dommages ou promesse de punir les auteurs de ce crime", a déclaré le président russe.
Samedi, M. Erdogan a poursuivi sa critique envers la Russie pour son soutien au régime du président syrien Bachar el-Assad, qu'il qualifie d'"illégitime".
Dogu Ergil, analyste turc, a indiqué que beaucoup de dirigeans mondiaux ont invité Ankara et Moscou à régler leur litige.
"Les parties concernées doivent faire preuve de retenue avant que l'imbroglio du Moyen-Orient ne devient plus emprêtré et que davantage de personnes ne soient blessées", a-t-il dit.
"Après tout, nous ne sommes pas en train de combattre le terrorisme et de nous plaindre de l'extrémisme", a déclaré M. Ergil.
Si la Turquie et la Russie sont incapables de résoudre leur problème, la tension risque monter encore.
La Russie a déjà annoncé une série de mesures de représailles contre la Turquie, qui comprennent l'interdiction ou les restrictions de nombreux projets conjoints avec la Turquie.