Dernière mise à jour à 09h39 le 04/11
Quelques jours après la confirmation de la victoire du président sortant Alpha Condé à l'élection présidentielle du 11 octobre, les citoyens guinéens sont partagés entre "scepticisme et espoir" quant à la nouvelle orientation du prochain gouvernement.
Dans les endroits d'échange gorgés de monde comme les bureaux, les bars-café et les restaurants à travers Conakry, les commentaires ne manquent pas pour saluer, d'une part la réélection du président Alpha Condé et d'autre part, pour critiquer la fa?on dont le scrutin a été organisé avec la contestation des résultats par l'opposition guinéenne.
Ainsi, chacun y va de ses commentaires en fonction de ses humeurs et de ses intérêts vis-à-vis du devenir de la Guinée dans les cinq prochaines années.
Interrogée par Xinhua dans sa pharmacie située à Kaloum (centre-ville administratif et d'affaire de Conakry), le docteur Morciré Soumah estime que la réélection du président Condé est une bonne chose pour le pays puisqu'il faudrait bien avoir un président en Guinée au terme de l'élection présidentielle du 11 octobre.
"Durant son premier mandat, le président Alpha Condé a fait des choses concrètes que nous avons vues sur le terrain", estime Dr Soumah, qui cite la réalisation des infrastructures rurales, les réformes engagées dans le secteur économique et dans l'armée ainsi que la construction du barrage hydroélectrique de Kaléta qui donne actuellement l'électricité 24h/24 à Conakry et dans neuf préfectures du pays.
Dr Soumah invite le président réélu à rassembler tous les Guinéens dans une certaine harmonie pour l'unité et la paix dans le pays.
Plus loin il implore aussi le chef de l'Etat à soutenir le secteur privé guinéen qui est le moteur du développement socio-économique du pays.
Pour sa part, le brigadier-chef Mamady Camara en service à la direction de la protection civile (sapeur-pompier) apprécie le climat de calme et de quiétude sociale qui prévaut dans le pays après la proclamation des résultats provisoires et définitifs de l'élection présidentielle.
"Je demande au président de créer de l'emploi pour nos jeunes et d'améliorer les conditions de vie des travailleurs guinéens", souligne l'agent de sécurité en uniforme, avant d'ajouter que l'augmentation des salaires des fonctionnaires et la baisse des prix des denrées de première nécessité (riz, sucres, huiles) sont primordiales.
Dans la même logique, Salifou Camara, conseillé de quartier (élu local) à Matam, exprime que le déroulement de l'élection présidentielle du 11 octobre montre la maturité politique des citoyens guinéens qui ont voté sans querelle et dans une tolérance réciproque.
"Comme c'est le président Alpha Condé qui a été réélu, nous souhaitons qu'il tend la main à tout le monde puisque le tissu social est fragile en Guinée", mentionne M. Camara, qui propose d'ailleurs la formation d'un gouvernement d'union nationale pour que le développement tant souhaité soit amorcé.
"Nous attendons beaucoup du gouvernement et du nouveau président de la république", ajoute-t-il.
Enseignant à l'Ecole nationale d'administration, de commerce et de secrétariat, Ahmed Tidiane Diallo affirme qu'il est animé d'un sentiment mitigé suite à l'élection présidentielle du 11 octobre, car "lors des cinq dernières années de mandature du président Alpha Condé, il y a eu des hauts et des bas".
"J'espère que les cinq prochaines années du mandat du président réélu seront meilleures pour le peuple de Guinée", lance le professeur Diallo.
Parlant des attentes des populations vis-à-vis du nouveau gouvernement, M. Diallo certifie que la première chose qu'il faille faire est d'engager le processus de réconciliation nationale.
Selon lui, il faut faire en sorte que les gens se sentent égaux devant la loi et que chaque Guinéen se sente souverain, indépendant et qu'il puisse compter sur l'Etat.