Le Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-président Laurent Gbagbo estime que le transfèrement samedi du leader de la jeunesse pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye est une " entrave grave" à la réconciliation nationale et une "rupture" du dialogue politique en C?te d'Ivoire.
"Ce transfèrement constitue, à nos yeux, une entrave grave à la réconciliation nationale", affirme le FPI dans une déclaration transmise dimanche à Xinhua.
Le transfèrement de Charles Blé Goudé, "en contradiction avec les affirmations antérieures du gouvernement" constitue une " rupture" du dialogue politique, indique le FPI qui décide d'en " prendre acte".
Pour le FPI, le transfèrement de Charles Blé Goudé est caractéristique d'une "situation nationale délétère" marquée, entre autres, par "le blocage du dialogue politique", le lancement "solitaire et unilatéral" du recensement général de la population et de l'habitat, "l'échec" du processus de réconciliation nationale du fait de "l'immobilisme" de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), le maintien en "détention injustifiée" de Simone Gbagbo et de "près de 800 prisonniers politiques civils et militaires".
Le FPI a annoncé une réunion pour "examiner et approfondir" l'analyse de la situation en vue d'en "tirer toutes les conséquences politiques".
Charles Blé Goudé a été transféré devant la CPI pour son r?le supposé dans la crise post-électorale qui a fait au moins 3 000 morts entre 2010 et 2011 en C?te d'Ivoire.
En détention dans une "résidence protégée" à Abidjan depuis son arrestation le 17 janvier 2013 au Ghana suivie de son transfèrement en C?te d'Ivoire Jeudi, Charles Blé était visé par un mandat d'arrêt international depuis 2011.
La C?te d'Ivoire avait demandé le 13 janvier à la CPI de "faire droit au sursis à l'exécution" de sa demande transfèrement.
Le 3 mars, la CPI a rejeté la requête du gouvernement et réitéré sa demande de remise de Charles Blé Goudé.