L'Algérie s'est engagée depuis samedi dans une médiation entre le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA, Touareg) et son rival du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) afin de ramener une paix durable et assoir les conditions nécessaires pour le développement du Nord Mali, a indiqué lundi à Xinhua une source algérienne sous couvert d'anonymat.
Les négociations qui se déroulent, selon la même source, quelque part entre les villes malienne d'In Khalil et algérienne de Bordj Badji Mokhtar, regroupent des personnalités politiques et militaires des deux camps, dont Bilal Ag Acherif et Mohamed Ag Najem, coté touareg et Cheikh Ammi Younes Ezzaoui, coté arabe.
Cette médiation algérienne, convenue lors de la visite début novembre du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtrane Lamamra à Bamako, vise, ajoute le même source, non seulement à ramener la stabilité politique et sécuritaire au Nord Mali mais également à apaiser les tensions entre les deux communautés qui vivent également à l'intérieur des frontières algériennes ; lesquelles s'étaient mortellement affrontées à la mi-ao?t dernier.
Décembre 2012, le MAA avait déclaré que malgré "des petites divergences avec le MNLA", il entretient "de très bons rapports" avec lui.
Deux mois plus tard, la situation se dégénère lorsque le MAA attaque le mouvement touareg du MLNA dans la localité d'In Khalil.
Le mouvement arabe reproche à ses adversaires d'avoir saisi tous les véhicules des Arabes, vidé les commerces et violé les femmes.
Pour sa part, le MLNA qui ne voyait pas de distinction entre le MAA et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), accuse le mouvement arabe de s'être allié avec le MUJAO lors de la guerre qui a secoué le pays en janvier 2012.
Début novembre, le MNLA, le MAA et une troisième faction autonomiste, le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), ont annoncé leur fusion, même si sur le terrain tous les différends n'ont pas été aplanis.