Les auteurs de crimes, de braquages et d'autres exactions graves, enregistrés ces derniers temps à Bangui, capitale de la République centrafricaine (RCA), ne resteront pas impunis, a déclaré Ghislain Grézengué, procureur de la République près le tribunal de grande instance de cette ville, dans un communiqué lu jeudi à la radio nationale.
"Depuis quelques jours, la ville de Bangui est devenue le théatre des violences de tout genre, allant des actes de braquage, de vol à main armée et même d'assassinat. Tous ces actes constituent des cas de violations graves des droits humains qui ne sauraient rester impunis", a déclaré Ghislain Grézengué.
Des enquêtes judiciaires sont d'ores et déjà ouvertes contre des présumés auteurs de ces crimes et "certains d'entre eux sont interpellés et gardés à vue à la section des recherches et d'investigation (SRI, redoutable unité des services de renseignements centrafricains, NDLR) pour leur traduction devant la justice", a-t-il fait savoir.
Dans un appel à la retenue et au calme, le magistrat a demandé à la population de faire confiance à la justice. Il a condamné les violences perpétrées dans le cadre de manifestations de rues accompagnées de barricades sur la voie publique et d'incendies de pneus de véhicules, estimant que ce sont des comportements inciviques "susceptibles de tomber sur la loi pénale".
La déclaration du procureur fait suite à une nouvelle flambée de violences cette semaine dans la capitale de la Centrafrique. Une série de heurts sanglants a opposé les ex-rebelles de la Séléka (au pouvoir) à la population dans certains quartiers de la ville.
Mercredi, deux ex-rebelles de la Séléka et un jeune Centrafricain ont été tués à Pétévo et Fatima, deux quartiers du 6e arrondissement, lors d'affrontements causés par l'enlèvement par les ex-rebelles d'un jeune au domicile du directeur général de la police nationale Alain Victoire Nabéza pour le conduire à la présidence de la République.