Les élections présidentielle et législatives devront se tenir en février 2015 en République centrafricaine (RCA) pour doter le pays de nouvelles institutions démocratiques, a décidé vendredi à Bangui le Groupe international de contact pour la mise en oeuvre des accords de paix du 11 janvier pour une sortie de crise, au terme d'une réunion tenue en présence du président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de cette crise.
"Nous sommes les amis de la Centrafrique, les amis attentifs. Mais notre message est clair, il est ferme même s'il est généreux", a affirmé Léonard Essongo, représentant du chef de l'Etat congolais qui n'a pas participé aux travaux de la 3e réunion du Groupe international de contact jusqu'à la fin, après la lecture de la déclaration finale pour exprimer la détermination de la communauté internationale pour le respect de la "feuille de route" de la transition.
Jean Jacques Demafouth, ex-chef rebelle et conseiller à la présidence chargé du Programme de désarmement, démobilisation et de reinsertion (DDR) des ex-combattants rebelles et d'autres groupes armés actifs en RCA, a déclaré à Xinhua que la Centrafrique a pris lors de cette réunion de sortie de crise des engagements "très sérieux" et "vient de trouver une issue" à la crise.
Selon un diplomate de l'Union africaine (UA), le pouvoir de Bangui doit montrer la volonté pour la réussite de ce programme, condition fondamentale pour pouvoir prétendre à un appui financier pour la sortie de crise.
D'ici janvier 2014, les Nations Unies vont reprendre en main les opérations de désarmement des ex-combattants de la Séléka, un désarmement de gré ou de force afin de bien réussir la transition, a-t-il annoncé sous couvert à Xinhua.
"On ne peut pas organiser les élections alors que les armes circulent partout", a-t-il prévenu.
David Brown, conseiller spécial des Etats-Unis pour la Centrafrique, estime pour sa part qu'il est capital de "constituer une armée professionnelle qui tient compte de l'équilibre ethnique et régional".
L'armée centrafricaine, fragilisée par la crise déclenchée par la rébellion de la coalition Séléka en décembre 2012, compte à ce jour 3.000 homes, selon les chiffres officiels. Michel Djotodia plaide pour l'incorporation de 3.500 ex-rebelles de la Séléka dans les rangs de cellec-ci et 1.500 dans la police et la gendarmerie.
Pour le diplomate américain, les éléments de l'ex-rébellion de la Séléka sont "constitués pour la plupart de mercenaires tchadiens et soudanais" en majorité musulmans et "auteurs des tensions intercommunautaires et religieuses" dans ce pays constitué de 85% de chrétiens contre 15% de musulmans.
Le Groupe international de contact pour la Centrafrique estime que la restauration de la paix passe par la tenue d'élections démocratiques dont les résultats seront acceptés par tous.
Les trois principaux acteurs de la transition, à savoir le chef de l'Etat Michel Djotodia, le Premier ministre Nicolas Tiangaye et le président du Conseil national de la transition (CNT, organe législatif de transition) Alexandre Ferdinand Ngeundet, sont interdits par la charte constitutionnelle (loi en vigueur pour la transition) d'être candidats aux futures élections présidentielle et législatives.
La prochaine réunion du Groupe international de contact a été programmée en févier 2014 à Brazzaville au Congo.