Le chef de l'Etat centrafricain de la transition Michel Djotodia a lancé mercredi à Bangui un appel à toutes les forces vives de la nation pour un dialogue inclusif afin de restaurer la paix et la cohésion nationale dans ce pays, meurtri par les exactions de l'ex- rébellion de la Séléka qui l'ont conduit au pouvoir le 24 mars 2013.
"Nous invitons tous les acteurs de la vie publique du pays à adhérer à cette démarche qui vise la recherche de la paix et de la cohésion nationale", a déclaré Michel Djotodia dans un discours prononcé en sango, la langue nationale, et diffusé sur les ondes de Radio Centrafrique, la radio publique du pays.
Cet appel intervient dans un contexte d'insécurité généralisée plus de sept mois après la prise du pouvoir le 24 mars à Bangui de l'ancien leader de l'ex-coalition rebelle de la Séléka.
Cette insécurité est notamment due aux affrontements entre les éléments de l'ex-rébellion et des groups d'autodéfense villageois surnommés anti-balaka (anti-machettes) qui attaquent les positions des ces ex-Séléka dans plusieurs villes du pays pour se défendre contre les exactions de ces derniers.
Selon le porte-parole de la présidence Guy Simplice Kodegue dans un communiqué lu mercredi à la radio nationale, Michel Djotodia est guidé par le souci de ramener la paix dans le pays. " Michel Djotodia demande aux Centrafricains de cesser les hostilités afin de se réunir autour d'une table pour dialoguer et trouver des solutions à la crise que traverse le pays", a-t-il déclaré.
L'ex-chef rebelle a demandé au gouvernement d'union nationale et de transition dirigé par Nicolas Tiangaye et au Conseil national de transition (CNT, organe législatif transitoire) de préparer ce dialogue afin de faire participer tous les acteurs de la vie publique centrafricaine.
Depuis le début de l'offensive de l'ex-alliance de la Séléka contre le régime de Fran?ois Bozizé renversé en mars, quelque 400 Centrafricains sont morts et 1,6 million d'autres déplacés, selon les Nations Unies, un bilan revu à la hausse à plus de 3.000 morts par des sources administratives et judiciaires à Bangui sous couvert d'anonymat.
Le conflit s'est mué en affrontements inter-communautaires et inter-religieux entre chrétiens, majoritaires à 85% en Centrafrique, et musulmans.