Dernière mise à jour à 13h01 le 02/08
A l'heure où la Chine cherche à renforcer sa réputation en tant que p?le d'enseignement supérieur de classe mondiale, les responsables de l'éducation mettent la touche finale aux premières normes de qualité jamais édictées dans le pays pour les programmes universitaires destinés aux étudiants étrangers.
Ces normes fixeront les exigences de base pour les institutions souhaitant recevoir des étudiants étrangers mais aussi pour les personnes qui souhaitent y étudier.
L'année dernière, le ministère avait déjà publié des lignes directrices exigeant que les universités établissent des critères d'inscription et organisent des cours pour les étudiants étrangers en fonction de leurs propres conditions, mais il n'y avait pas encore de normes nationales.
Selon le ministère, les nouvelles exigences, attendues avant la fin de l'année, fourniront des orientations et des normes pour la gestion du gouvernement, l'administration scolaire et l'évaluation sociale.
En 2014, la Chine a supplanté la France pour devenir la troisième destination la plus populaire auprès des étudiants étrangers, derrière les états-Unis et le Royaume-Uni. D'après le ministère, plus de 489 000 étudiants étrangers de 204 pays et régions étudiaient dans 935 universités chinoises en 2017, en hausse de plus de 10% par rapport à l'année précédente.
Par ailleurs, la Chine est sur la bonne voie pour atteindre son objectif d'accueillir 500 000 étudiants étrangers d'ici 2020 -un nombre qui, selon les chiffres actuels, la verrait alors dépasser le Royaume-Uni.
Selon les données du Higher Education Policy Institute, un groupe de réflexion britannique, les étudiants étrangers génèrent 20,3 milliards de livres (26,6 milliards de dollars) pour le Royaume-Uni. La Chine, cependant, envoie toujours pour l'heure plus d'étudiants dans d'autres pays qu'elle n'accueille elle-même d'étudiants étrangers, et elle espère équilibrer sa balance dans ce domaine.
SamanPouyanmehr, étudiant senior iranien à l'Université de commerce et d'économie internationaux de Beijing, a noté que les étudiants étrangers ont également beaucoup contribué aux revenus des universités chinoises, car ils paient généralement la totalité des frais de scolarité et déboursent souvent trois fois plus.
Chu Zhaohui, chercheur émérite à l'Institut national des sciences de l'éducation au sein du Ministère de l'Education, a toutefois fait remarquer que, dans le souci de para?tre plus internationaux, beaucoup de facultés et universités chinoises ont, sans discernement, augmenté le nombre d'étudiants étrangers, avec une attention insuffisante accordée à leurs dipl?mes.
Un petit nombre de facultés et d'universités, axées uniquement sur les avantages économiques, ont même abaissé leurs seuils d'admission en acceptant un certificat de fin d'études de l'enseignement secondaire comme seule qualification, au lieu des examens d'entrée et des qualifications linguistiques requises par la plupart des universités américaines ou britanniques, a-t-il ajouté.
Cela a fait que la qualité de la population étudiante n'a pas répondu aux critères et a affecté la réputation de l'enseignement supérieur en Chine, a-t-il dit, soulignant que la qualité de l'enseignement dans certaines facultés et universités est également faible en raison de la pénurie d'enseignants capables de dispenser des cours en anglais.
Pour faire face à cette pénurie, le ministère a ouvert deux centres de formation et a formé près de 1 000 personnes capables de donner des cours en anglais depuis 2012.
Madeleine Leewellyn, une étudiante indonésienne à l'Université de commerce et d'économie internationaux de Beijing, pense pour sa part que les futures normes aideront les universités chinoises à faire un meilleur travail de sélection des étudiants et permettront de garantir à ceux-ci de recevoir une éducation de haute qualité.