Dernière mise à jour à 08h41 le 17/01
Vous aimez la nourriture épicée ? Alors bonne nouvelle pour vous : les chercheurs du Collège Larner de médecine de l'Université du Vermont, aux Etats-Unis, ont constaté que la consommation de piments rouges forts est associée à une réduction de 13% de la mortalité totale -principalement dans les décès dus à une maladie cardiaque ou à un accident vasculaire cérébral- et annoncé ces résultats dans une grande étude prospective publiée dans la revue médicale PLoS ONE. Une seule autre étude -menée en Chine et publiée en 2015- s'était déjà penchée sur la consommation de piment et son association avec la mortalité.
Les chercheurs ont examiné les données nationales en matière de santé et nutritionnelles de plus de 16 000 Américains sur une période de 23 ans et ont constaté que la consommation de piments rouges forts retardait le décès parmi ceux qui mangeaient de cette épice. D'après l'étude, ceux qui consommaient régulièrement du piment fort avaient ainsi tendance à être ? plus jeunes, males, blancs, Mexicain-Américains, mariés, et à fumer des cigarettes, boire de l'alcool et consommer plus de légumes et de viandes ?. Ils avaient également un taux de cholestérol HDL plus faible, des revenus plus faibles, et un niveau d'éducation plus bas par rapport aux participants qui ne consommaient pas de piments rouges. L'explication de la raison pour laquelle le piment pourrait retarder la mortalité est encore loin d'être claire, mais les chercheurs pensent que cela pourrait être lié à la fa?on dont la capsa?cine -la principale composante des piments- affecte les canaux dits ? transient receptor potential (TRP) ? du corps.
La plupart des canaux servent de médiateurs pour toute une variété de sensations comme les sensations de douleur, de piquant, de chaleur ou de froid, différents types de go?ts, la pression, et la vision. Certains canaux TRP se comporteraient comme des thermomètres microscopiques et seraient utilisés pour détecter le chaud ou le froid et sont activés par des molécules que l'on retrouve dans des épices comme l'ail, le piment et le wasabi.
Selon les auteurs de l'étude Mustafa Chopan et Benjamin Littenberg, la capsa?cine qui se trouve dans le piment pourrait jouer un r?le dans les mécanismes cellulaires et moléculaires qui empêchent l'obésité et modulent le débit sanguin coronaire. Elle possède également, ont-ils précisé, des propriétés antimicrobiennes pouvant affecter indirectement l'h?te en modifiant le microbiote intestinal. ? Parce que notre étude s'ajoute aux résultats précédents, la consommation de piment -ou même de nourriture épicée- pourrait devenir une recommandation alimentaire et/ou alimenter d'autres recherches sous la forme d'essais cliniques ?, a également souligné Mustafa Chopan.