Les partis de l'opposition et la société civile ont proposé une liste alternative pour les prochaines élections municipales, communales et locales, en vue de contourner les difficultés qu'éprouvent le Conseil d'orientation et de supervision de la liste électorale permanente et informatisée dans sa tache de correction du fichier électoral, dans les meilleurs délais.
"Nous proposons aux autorités politiques de faire voter par le Parlement une loi dérogatoire intégrant les revendications des forces politiques et sociales, dont principalement la liste alternative à partir de la base de données de l'audit participatif pour les citoyens de 16 ans et plus", ont indiqué les partis d'opposition dans un communiqué publié lundi à Cotonou.
Ces partis de l'opposition a fait cette proposition après que le président Boni Yayi eut invité dimanche les partis de l'opposition et la société civile, qui menacent de descendre dans la rue mercredi prochain pour exiger l'organisation à bonne date des prochaines élections, à une table de négociation en vue d'examiner les problèmes liés à l'organisation des élections municipales, communales et locale, qui devraient avoir lieu en mars 2013.
Les mandats des conseillers municipaux, communaux et locaux sont arrivés à échéance en juin 2013, mais les élections n'ont pas eu lieu jusqu'à présent en raison de non disponibilité de la Liste électorale permanente et informatisée (LEPI), devenue depuis une décision de la Cour constitutionnelle, la seule forme de liste électorale valable pour tout scrutin du Bénin.
Dans leur communiqué, les partis de l'opposition et la société civile ont indiqué que le conseil d'orientation et de supervision de la liste électorale permanente et informatisée, installé le 1er mai 2013 pour procéder à la correction de la LEPI, est aujourd'hui confronté à des difficultés d'ordre financier, technique et organisationnel, ce qui suscite un doute épais et légitime quant à sa capacité à rendre effectivement disponible du fichier électoral le 17 décembre 2014.
Le gouvernement et l'opposition s'accusent mutuellement pour le retard observé dans l'organisation des élections communales, municipales et locales.
Citant le code électoral, le président Boni Yayi a expliqué que l'exécutif n'est pas directement impliqué dans l'organisation des consultations électorales et que l'organisation des élections au Bénin est confiée au Conseil d'orientation et de supervision de la liste électorale permanente et informatisée, qui se charge de mettre à jour le fichier électoral à chaque consultation électorale, et à la Commission électorale nationale autonome, qui se charge de l'organisation proprement dite des élections.
Pour, M. Amos Elègbè, conseiller spécial aux affaires politiques du président béninois, les députés sont les premiers coupables du retard dans l'organisation des élections municipales, communales et locales.
Mais pour Me Joseph Djogbénou, président du parti Alternative citoyenne, proche de l'opposition, même si l'exécutif n'est pas directement impliqué dans l'organisation des élections, il est chargé de mettre des ressources financières à la disposition des structures en charge de l'organisation desdites élections.
Il a accusé le gouvernement de ne pas vouloir organiser "à bonne date" les élections municipales, les élections législatives prévues en mars 2015 et l'élection présidentielle en mars 2015.
"Il faut une loi dérogatoire pour assouplir les règles de l' organisation des élections. Nous sommes dans une impasse terrible", a-t-il préconisé.