Selon un livre bleu publié le 14 décembre, la population permanente de Beijing n'a cessé de diminuer au cours des deux dernières années tout en vieillissant beaucoup. Et dans le même temps, le centre annexe de la capitale, le district de Tongzhou, a connu une croissance démographique accrue depuis que Beijing a déplacé les fonctions non liées à son satut de capitale vers les régions voisines.

En outre, le livre bleu, rédigé par le Centre de recherche sur la population et le développement social de Beijing et la maison d'édition Social Sciences Academic Press, a constaté que la population migrante de la capitale diminue depuis 2015. En 2018, elle était tombée à 7,65 millions, en baisse de 3,74% d'une année sur l'autre.

Les experts estiment que les fonctions non liées au statut de capitale de Beijing étant progressivement supprimées, et avec la répression des structures illégales, les migrants ont été confrontés à plus de pression en vivant et en travaillant à Beijing, provoquant un déclin continu de leur population.

La population résidente permanente de la capitale -les personnes possédant un hukou (le titre d'enregistrement des ménages) ou celles qui n'en ont pas et qui vivent dans la ville depuis plus de six mois- a également diminué au cours des deux dernières années. Selon le rapport, en 2018, la population résidente permanente était de 21,5 millions, soit 165 000 de moins qu'en 2017.

Par ailleurs, selon Yang Hongshan, professeur à l'école d'administration et de politique publiques de l'Université Renmin de Chine, la campagne de démolition des batiments illégaux menée par les autorités municipales a fait augmenter le co?t de la vie des migrants, ce qui rend plus difficile la recherche d'un logement. ? Leurs opportunités de travail ont également été réduites par le renforcement des restrictions sur la pollution de l'environnement et la délocalisation de nombreuses usines mises en ?uvre par le gouvernement municipal ?, a-t-il ajouté.

Parallèlement, la capitale a déplacé les services administratifs vers le district de Tongzhou, ce qui a aminci la densité de population du centre-ville de Beijing, a-t-il ajouté.

En 2018, le nombre de résidents permanents du district de Tongzhou a atteint 1,58 million, soit 70 000 de plus qu'en 2017, a précisé le rapport. Dans le même temps, la population migrante de Tongzhou était de 657 000 personnes, soit 98 000 de plus qu'en 2015.

Néanmoins, a souligné M. Yang, ? il faudra encore un certain temps à Tongzhou pour être en mesure d'accueillir davantage de personnes, les installations de soutien pour les agences gouvernementales et d'autres installations publiques, comme les h?pitaux et les écoles, étant en train d'être progressivement construites ?.

Le rapport a également montré que le vieillissement de la population de Beijing s'était considérablement accéléré en 2018, par rapport à la population juvénile de nouveau-nés à 14 ans. La population juvénile représentait 10,52% du total l'année dernière, tandis que les personnes agées de 65 ans et plus, représentaient 11,21%.

Dang Junwu, directeur adjoint du Centre de recherche chinois sur le vieillissement, a pour sa part souligné que Beijing est devenue ces dernières années une société hyperactive, qui compte une proportion importante de personnes agées de 80 ans ou plus.

Le rapport a également suggéré comment formuler les politiques de service public nécessaires pour s'adapter à la démographie actuelle de la société vieillissante.

Il est également à noter que, depuis 2010, le niveau d'éducation des habitants de la capitale s'est amélioré. Ainsi, selon le rapport, en 2018, près de 40% avaient un dipl?me universitaire de premier cycle ou plus.

Beijing s'est depuis longtemps fixé pour objectif de plafonner sa population à 23 millions en 2020 et de maintenir ce niveau sur le long terme.