Dernière mise à jour à 08h46 le 22/02
Sans le conflit russo-ukrainien, l'économie mondiale aurait généré 1.600 milliards de dollars américains supplémentaires en 2022, selon une étude publiée mardi par l'Institut économique allemand (IW).
Le conflit a "d'importantes répercussions économiques mondiales", a déclaré dans un communiqué Michael Groemling, un expert d'IW, ajoutant que les problèmes d'approvisionnement en énergie et en matières premières mettaient notamment sous pression les entreprises du monde entier.
Les économies occidentales ont été particulièrement touchées, perdant les deux tiers de leur production globale, selon l'étude.
En Allemagne, la plus grande économie d'Europe, la flambée des prix de l'énergie a temporairement poussé l'inflation au-dessus de la barre des 10 % en 2022 avant que les mesures d'aide ne fassent à nouveau baisser les prix. En janvier, l'inflation s'est stabilisée à 8,7 %, selon des données provisoires publiées par l'Office fédéral des statistiques.
"Les prix élevés de l'énergie ont eu un impact sur les co?ts de production, qui sont devenus un fardeau difficile à évaluer pour de nombreuses entreprises", a indiqué l'IW.
La hausse des prix à la consommation qui en a résulté "a érodé le pouvoir d'achat des ménages, qui ont réduit leur consommation", et les entreprises sont devenues réticentes à investir en raison de l'incertitude mondiale et de la hausse des prix, a-t-il ajouté.
Pour 2023, l'IW prévoit une perte de valeur ajoutée supplémentaire de 1.000 milliards de dollars américains au niveau mondial. "Malheureusement, aucune issue n'est encore en vue cette année", a déclaré M. Groemling, avertissant que les pénuries de matières premières et les incertitudes "continueraient à nous occuper et à faire chuter la prospérité même après 2023".
Le mois dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement revu à la hausse ses prévisions pour l'économie mondiale en 2023, tablant sur une croissance de 2,9 % au lieu de 2,7 %. "La récente réouverture de la Chine a ouvert la voie à une reprise plus rapide que prévu", a noté le FMI.