Dernière mise à jour à 09h15 le 15/12
Un tribunal turc a condamné mercredi le maire d'Istanbul, la plus grande ville de Turquie, à la prison et lui a interdit d'exercer des fonctions politiques.
Le tribunal a condamné Ekrem Imamoglu, du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d'opposition, à deux ans, sept mois et 15 jours de prison pour avoir insulté des membres du Conseil électoral suprême de Turquie.
Toutefois, ceux qui critiquent le gouvernement ont déclaré que cette peine visait à éliminer un rival potentiel du président Recep Tayyip Erdogan à l'approche des élections présidentielles de l'année prochaine.
Le maire a sept jours pour faire appel de la décision.
M. Imamoglu a été élu maire d'Istanbul en mars 2019, un bouleversement historique pour le Parti de la justice et du développement de M. Erdogan qui contr?lait la ville depuis près de deux décennies.
Après que le gouvernement a contesté les résultats des élections en invoquant des irrégularités, une nouvelle élection organisée en juin a même transformé la faible avance, de 13.000 voix, de M. Imamoglu, en une marge de 800.000 voix.
M. Imamoglu a été accusé d'avoir insulté les membres du conseil électoral dans un commentaire qu'il a émis en novembre 2019, qualifiant l'annulation des élections de "folie".
Il a nié avoir insulté le conseil, affirmant que son commentaire était une réponse au ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, qui l'avait qualifié d'"idiot" critiquant la Turquie.
Lors du procès qui a débuté mercredi matin, le tribunal a rejeté la demande des avocats de M. Imamoglu visant à ce que M. Soylu soit entendu au tribunal. Une deuxième demande de prolongation a également été rejetée.
Selon les responsables du parti, le leader du CHP, Kemal Kilicdaroglu, a mis fin à sa visite en Allemagne et rentre à Istanbul.